Inhospitalité Le principe est désormais établi : l?Algérien «persona non grata» en Tunisie hormis dans le cas de force majeure de récession économique importante. De nombreuses familles constantinoises et autres l?ont vérifié à leurs dépens. Notamment celles qui se sont fait carrément expulser de leurs chambres d?hôtel pour des motifs aussi fallacieux les uns que les autres. Selon des sources proches du secteur du tourisme, «ce sont en majorité les derniers réservistes, ceux de la première semaine d?août, qui ont été les plus touchés par ces mesures» somme toute coutumières chez ces voisins, dont les attitudes en dents de scie envers les Algériens ont fait long feu. «Depuis l?attentat terroriste contre la synagogue de Djerba,», nous dit-on, «les Européens avaient évité la Tunisie pour des raisons sécuritaires. Les Tunisiens s?étaient alors aussitôt rapprochés des Algériens, en ouvrant un bureau de l?Office tunisien du tourisme à Alger». S?ensuivirent également de nombreuses réunions «techniques» entre les consuls de Tunisie en Algérie et les professionnels algériens «invités» cordialement à se rendre en Tunisie, facilités douanières, assurances de toutes sortes à l?appui, avec en prime des signes évidents de bonne volonté. «Jusqu?en 2003, nous dit-on, ce sont les Algériens qui ont assuré à la Tunisie une véritable rente annuelle en devises touristiques», mais cela restait insuffisant. Durant la même année, et face à un déficit en touristes alarmant, les Tunisiens vont brader carrément leurs prix dans un ultime sursaut qui fera dire au ministre tunisien du Tourisme : «La Tunisie n?est pas à brader», menaçant même de faire promulguer une loi fixant des «minima» tarifaires à respecter impérativement. En 2004, volte-face des Tunisiens qui, «nonobstant une augmentation conséquente de l?ordre de 30% de leurs tarifs, nous dit-on, ont décidé de se passer de la clientèle algérienne, pour miser sur l?arrivée massive de ressortissants de pays de l?Europe de l?Est nouvellement intégrés au sein de l?UE». Certains professionnels du secteur, en hommes d?affaires «avisés», avaient alors eu la présence d?esprit de régler, à l?avance, les factures de séjour de leurs clients, se prévalant ainsi de contrats établis en bonne et due forme. «Ceux-là, nous dit-on ont vu leurs réservations honorées et leurs clients mis à l?abri des mauvaises surprises». Quant aux «autres» qui avaient opté pour la formule dite «des réservations à la demande avec règlement en fin de saison», leurs clients ont eu la désagréable surprise d?être déboutés de leurs droits dès leur arrivée à leur hôtel, au motif que la réservation n?avait pas été faite ou que l?hôtel affichait complet. Libre à eux donc de s?en retourner en Algérie ou de tenter de dénicher des chambres à louer en devises fortes... Et pour nos vacanciers la mésaventure se poursuit.