Claustration Sous un soleil de plomb, le site des sinistrés de Dellys, situé juste à la sortie de la ville, est vide. Les chalets semblent désertés et abandonnés. Une triste image qui rappelle le drame et la tristesse. Le vide. Aucun môme dehors. Les sinistrés ne sortent jamais en été, surtout lorsque la chaleur est caniculaire. «Que faire dans cette chaleur meurtrière !? Il n?y a rien à voir en dehors de nos maisons !?» indique Houria, une mère de famille. Ses enfants sont partis chez leur tante, car ils n?ont pas supporté de passer encore leurs mois de vacances dans les chalets. «Je n?ai pas l?habitude de les laisser partir. Mais cet été, c?est une exception, car c?est insupportable !». D?autres citoyens sinistrés évoquent encore les mêmes problèmes et énumèrent les mêmes lacunes. Promiscuité, manque d?eau, d?aération, insalubrité, inconfort et absence d?activités culturelles et d?animation estivale. «Nos sorties sont programmées. C?est la plage ou les chalets. Les gens qui peuvent se payer des vacances ne restent jamais sur place. Il n?y a rien ici. Le vide est sidéral», lance Smaïl, un père de famille qui passe son congé du mois d?août chez lui. «Où partir ? Avec mes économies, j?ai dû meubler la maison et remplacer ce qui a été perdu lors du séisme. Mes enfants passent leurs journées à traîner au centre ville. Quelquefois, ils vont à la plage». Dure réalité. La plupart de ces sinistrés n?ont pas où aller. Leurs vacances s?égrènent entre les quatre murs des chalets ou s?écoulent dans la monotonie de la ville.