Stratégie Après le départ de plusieurs cadres, mais surtout de Rabah Saâdane au Yémen où il préside désormais aux destinées techniques du football de ce pays, la direction technique nationale est toujours sous intérim. Le 20 juillet dernier, lors de la conférence de presse qu?il a animée à l?hôtel Hilton d?Alger, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, avait évoqué le dossier de la DTN en essayant de minimiser le problème de remplacement de Rabah Saâdane à la tête de cette structure. Le premier responsable du football avait expliqué les conditions dans lesquelles a travaillé Saâdane, plutôt contraint de s?occuper de l?équipe nationale en prévision de la CAN 2004, après le départ précipité de Leekens, que d?achever le programme de restructuration du département dont il avait la charge. Le président de la FAF ajoutera que les retards mis dans la mise en place des moyens infrastructurels et financiers promis par l?Etat, n?ont pas aidé la DTN à voir réellement le jour et étendre son rayonnement sur le terrain. On se contentera alors de préparer les différentes sélections à leurs échéances respectives plutôt que de donner une assise solide et un programme opérationnel à cette DTN. Plusieurs chantiers se trouvent ainsi ouverts (comme celui du centre des équipes nationales à Sidi Moussa qui tarde à démarrer), mais la FAF reste dans l?attente, ce qui a «contraint» Raouraoua à dire que «peu importe le nom de celui qui gérera cette structure». Une structure fondamentale sur laquelle reposera le développement du football de toute la nation. Evidemment, depuis le départ de Saâdane, plusieurs noms ont circulé, avancés par certains cercles, appuyés par leurs relais dans la presse. Ighil, Khalef, Lekkak et d?autres personnalités ont été évoquées, mais rien n?a filtré sur celui qui aura la lourde charge de démarrer et de gérer les projets de la DTN. Pour le moment, c?est Boualem Laroum, un homme discret et compétent, qui assure l?intérim et dont le profil sied bien à cette structure. Raouraoua lui fait confiance pour tout le travail déjà accompli et pour épauler celui qui sera probablement le patron. L?organigramme de la DTN a été déjà mis en place, nous dit-on, du côté de la FAF, reste à ce département de se déployer au niveau des neuf ligues régionales et d?adopter un schéma général de travail pour les différentes sélections nationales, avec des objectifs à moyen et long termes. Lors de sa dernière sortie médiatique, Raouraoua n?a pas écarté la possibilité de renforcer ou carrément de confier la DTN à des compétences étrangères dans le cadre de la coopération et des échanges avec quelques fédérations européennes, notamment la française ou l?allemande, deux écoles modèles pour notre football, bien que le choix français semble le plus adéquat en ce moment vu la qualité et les niveaux de la formation et de l?organisation qu?a atteints le foot dans ce pays. Le fait d?avoir un Aimé Jacquet à la tête de la DTN depuis déjà six ans est un gage de réussite et de bonne gouvernance de la chose footballistique, en témoigne le choix de Domenech, un gars qui a passé dix ans au sein de cette structure chez les jeunes, avant qu?on lui confie les destinées des Bleus. Et quelle destinée : reconstruire une sélection après le départ des Zidane and co, champions du Monde 1998 et champions d?Europe 2000. En évoquant la piste étrangère, l?idée ne date pas d?aujourd?hui puisque du temps de Zouba, c?est-à-dire au lendemain de l?arrivée de Raouraoua à la tête de la FAF, le recours à un sélectionneur de renommée internationale était d?actualité. Le cas Troussier en est la parfaite preuve, sauf que le prix exigé par l?ex-sélectionneur du Japon était hors normes par rapport aux moyens de la FAF : 150 000 euros par mois sans compter un staff d?au moins une dizaine de personnes, toutes rémunérées, c?est pratiquement une DTN clés en main que la FAF aurait pu s?offrir ! Mais Zouba, à l?époque, souhaitait en plus du plan de bataille qu?il avait concocté pour la DTN et pour le football algérien, avoir un homme de la trempe de Suaudeau ou Kovacs qui s?impliquerait plus dans la politique de développement envisagée par la DTN. La formation de l?encadrement, le lancement des écoles de formation, la préparation de l?élite de demain, la prospection, la mise à niveau dans les clubs, les infrastructures et d?autres priorités majeures ont été souvent évoquées par les différents DTN qui se sont succédé sans pour autant que le grand chantier s?ébranle et prenne forme. C?est toute la problématique de notre football, dont le choix des hommes et la stabilité sont les premiers facteurs limitants.