Ces barons de la mort demeurent pour l?heure intouchables. Les barons de la drogue, ceux qui commercialisent les stupéfiants du Maroc vers l?Algérie, sont intouchables. Recherchés par les services de sécurité algériens, quatre nationaux ont été localisés du côté de la frontière Ouest, plus précisément au Maroc. Ce quatuor est considéré comme le plus dangereux, Chnafa, Zendjabil et Ghorfati et un quatrième, dont l?identité n?a pas été révélée. Affichés dans tous les postes frontières du pays, ces marchands de la mort «se la coulent douce», selon les termes employés par un haut responsable des services de sécurité. Ces quatre gros bonnets du trafic de la drogue ont ouvert des commerces à Oujda et dans d?autres villes marocaines. Bénéficiant de la protection, ces «seigneurs de la mort» font fructifier leur business en inondant le marché algérien de narcotique. L?identité du quatuor a pu être révélée grâce aux témoignages et révélations des dealers arrêtés à la suite de coups de filet des services de sécurité. «Ces noms revenaient très souvent dans les déclarations de ceux que nous avons arrêtés, que ce soit de simples trafiquants ou de gros dealers», nous renseignera un officier des services de sécurité. C?est pourquoi, ajoute-t-il, «après recoupement de toutes les informations, nous avons dressé une liste très détaillée des plus importants et dangereux barons. Nous attendons toujours leur extradition vers notre pays pour être jugés.» Pour notre interlocuteur, les Marocains sont les principaux fournisseurs du marché algérien en cannabis (kif). Ils en produisent, selon l?observatoire géopolitique des drogues, 10 000 tonnes par an. 70 % du kif qui circule en Europe proviennent du royaume, a constaté l?observatoire tout en faisant remarquer que les Marocains sont en train de sous-traiter de la cocaïne pour le compte du cartel colombien et d?expérimenter le pavot pour la production de l?héroïne.