Réplique La réaction aux attentats qui ont fait 16 morts mardi n?a pas tardé. Les forces de police sont en état d'alerte avancé sur l'ensemble du territoire de l'Etat d'Israël, après le double attentat-suicide perpétré, hier, dans la ville de Beersheva. «Environ 1 300 policiers et gardes-frontières, appuyés par des milliers de volontaires, se sont déployés dans toutes les villes du pays et dans les secteurs limitrophes des territoires palestiniens», a précisé un porte-parole de la police. Très tôt ce matin, l?armée israélienne a procédé à la démolition à Hébron (sud de la Cisjordanie) de la maison de l'un des deux activistes auteurs de l?attentat. Les soldats israéliens ont dynamité la maison de deux étages qui abritait Ahmad Qawasmeh, 22 ans, et s'apprêtaient à démolir celle d'un étage où vivait Nassim Jabari, également 22 ans. Le mouvement palestinien Hamas a revendiqué les attentats d?hier qui ont fait seize morts, outre leurs deux auteurs, ainsi qu?une centaine de blessés. Dans un communiqué distribué à Hébron dans le sud de la Cisjordanie, le bras armé du Hamas, les brigades Ezzedine Al-Qassam, a affirmé que l'attaque avait été accomplie pour venger la mort d'Ahmad Yassine et de Abdelaziz Al-Rantissi, deux chefs du Hamas assassinés par Israël en mars et avril, et en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim depuis la mi-août. L'armée israélienne a, par ailleurs, dressé des barrages et des remblais de terre et de pierres pour bloquer la plupart des accès d?Hébron. Selon la radio publique israélienne, le double attentat a été commandité et planifié par le Hamas, dont le bureau politique est basé à Damas, par l'intermédiaire direct du clan familial des Kawasmeh. Citant une source militaire, la radio a ajouté que «l'armée (israélienne) va reprendre ses raids ciblés contre les chefs des mouvements extrémistes islamistes palestiniens». «La politique du gouvernement, c'est ma politique», a déclaré, mardi, le Premier ministre israélien Ariel Sharon, peu après le double attentat. Il a tenu ces propos avant de procéder dans la soirée à Tel-Aviv à des consultations sécuritaires en vue d'une éventuelle riposte à cette attaque, a indiqué la présidence du Conseil. Les médias israéliens ont estimé que M. Sharon entendait prouver au Hamas et au Jihad islamique que son plan de retrait unilatéral de la bande de Gaza n'est pas lié à leurs attaques. En outre, une source sécuritaire palestinienne a indiqué que des soldats israéliens, venus dès l?aube à bord de deux chars escortés d'un bulldozer, ont démoli trois autres maisons à Rafah, près de la frontière avec l'Egypte, dans le sud de la bande de Gaza.