Demande Passage obligé de tous ceux qui ont décidé de convoler en justes noces, la salle des mariages ne désemplit pratiquement pas durant l?été. De juin à septembre, les cérémonies y sont si fréquentes qu?on s?y bouscule. L?officier communal d?état civil, principal représentant de l?administration locale, est, de fait, la personne la plus sollicitée durant cette période. Ne pouvant faire face à la demande pressante des dizaines de couples désireux d?officialiser leur union, ce dernier a dû recourir à une programmation drastique des bans de mariage. Ainsi, il a été mis fin à l?anarchie qui régnait dans ce lieu, en demandant aux candidats au mariage de s?inscrire une bonne semaine à l?avance. Il faut dire qu?à Souk-Ahras, l?office avait pris, au fil des ans, un cachet folklorique qui pouvait paraître plaisant. On y venait en nombre, chacun des époux était accompagné de parents, d?amis de la famille invités à la cérémonie. Le comble est qu?on avait pris l?habitude de faire venir des groupes de musiciens et parfois même la troupe locale des Aïssaoua, ce qui transforma rapidement la salle austère des mariages en salle des fêtes ! La réglementation mise en place ne touche aujourd?hui que l?accueil des familles, limitant le nombre de personnes admises dans l?enceinte de la salle à une douzaine, témoins y compris. Cela n?a nullement empêché les accompagnatrices de la mariée notamment de faire le déplacement jusqu?à l?immeuble de l?état civil, même si toutes ne sont plus autorisées à y pénétrer. Elles se contenteront d?assister à la cérémonie depuis le parking mitoyen. Elles ne perdent pas beaucoup au change puisqu?elles pourront profiter plus tard de l?inévitable tour d?honneur de la ville que l?on fait à la mariée. Une tradition à laquelle personne ne déroge ici et qui consiste en une procession de voitures à travers les artères principales de l?agglomération avant de ramener l?heureuse élue au domicile paternel. Cette randonnée automobile est généralement un plaisir pour les toutes jeunes filles richement vêtues pour la circonstance, conscientes que les regards ne manqueront pas de se porter sur elles lors de leur traversée de la ville.