Mise au point -La Maison-Blanche a déclaré hier vendredi que les Etats-Unis étaient en «guerre» contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI)... Une mise au point après un flottement sémantique sur la stratégie annoncée mercredi par Barack Obama. Mais hier, le Pentagone et la Maison-Blanche ont laissé peu de doute sur leur manière de voir le conflit. «Les Etats-Unis sont en guerre contre l'EI de la même manière que nous étions en guerre contre Al-Qaïda et ses alliés dans le monde», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, lors du point presse quotidien. Même message chez le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby : «Nous sommes en guerre contre l'EI de la même manière que nous sommes en guerre et continuons de l'être avec Al-Qaïda et ses alliés», a-t-il dit. Le secrétaire d'Etat John Kerry avait semblé réticent à utiliser le terme de «guerre» pour qualifier l'élargissement de l'opération militaire américaine contre l'Etat islamique en Irak et Syrie. Il avait préféré la veille parler d'«opération anti-terroriste de grande envergure», dans une interview à la chaîne américaine CBS. «Le mot ‘guerre' est une mauvaise terminologie et analogie mais le fait est que nous sommes engagés dans un effort international d'importance pour juguler le terrorisme», avait-il déclaré. Cette guerre des mots peut paraître futile quand les avions et les drones américains ont procédé depuis le mois d'août à plus de 160 frappes en Irak. Mais elle est le signe que l'administration américaine reste très prudente face à une opinion lassée par des années de lutte contre les islamistes en Irak comme en Afghanistan. Sur un autre chapitre, c'est la nomination hier vendredi d'un ancien commandant des forces américaines en Afghanistan et homme-clé de la guerre en Irak, le général américain à la retraite John Allen qui était au menu. Le général Allen a dirigé la coalition internationale en Afghanistan (Isaf) de 2011 à 2013. Il avait été nommé commandant suprême des forces de l'Otan (Saceur) en octobre 2012, l'un des postes les plus prestigieux de l'armée américaine, mais sa nomination avait ensuite été suspendue en raison d'une enquête sur une éventuelle relation déplacée. Exonéré, il avait tout de même pris sa retraite en février 2013. En poste dans l'ouest du pays de 2006 à 2008, il y a noué de nombreux liens avec les chefs tribaux sunnites, permettant de les retourner contre Al-Qaïda plutôt que de s'en prendre aux forces américaines. Cette stratégie dite du «réveil d'Al-Anbar», couplée à des renforts massifs, avait ensuite été étendue à l'ensemble de l'Irak et permis d'améliorer la sécurité. Son numéro deux sera Brett McGurk, le diplomate du département d'Etat chargé de l'Irak et de l'Iran. R. I. / Agences