De nouveaux témoignages sur le naufrage le 10 septembre dernier en Méditerranée d'un bateau transportant des centaines de migrants, sans doute le pire de ces dernières années, ont confirmé hier mardi l'ampleur du bilan et l'horreur du scénario. Selon ces témoignages, il y avait 400 à 450 personnes de plus de 10 ans à bord — Syriens, Palestiniens, Egyptiens et Soudanais et jusqu'à une centaine d'enfants. Partis d'Egypte le 6 septembre dernier dans l'espoir de gagner l'Italie, les migrants ont changé trois fois de bateau pendant la traversée et, quand ils ont refusé de passer sur une embarcation qui leur semblait trop frêle, les passeurs ont embouti leur bateau. Ils étaient une dizaine, Palestiniens et Egyptiens, sur un bateau distinct. «Ils ont attendu pour être sûrs qu'il coule complètement avant de partir. Ils riaient», a raconté un survivant. Les 300 personnes qui se trouvaient sur le pont inférieur n'ont eu aucune chance. Et parmi les quelque 200 du pont supérieur, les secours n'ont retrouvé que 10 survivants et trois corps. Une fillette de deux ans restait encore hier mardi dans un état critique. Selon les garde-côtes grecs, les parents de la fillette l'avaient confiée à une jeune Syrienne qui avait un gilet de sauvetage. Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 130 000 personnes sont arrivées en Europe essentiellement en Italie par la mer depuis le 1er janvier dernier.