Résumé de la 2e partie ■ Les maçons soulèvent la pierre, la retournent et c'est au tour de François Béranger Saunière de pousser un cri : la dalle est sculptée à l'envers. Les habitants de Rennesle-Château voient l'abbé Saunière et Marie Denardaud se livrer, la nuit, à des fouilles. Elles sont bien étranges. Une nuit sur deux, ils sont au cimetière attenant au presbytère. A l'aide de ficelles et de mètres pliants, ils prennent des mesures. De temps à autre, ils creusent un trou peu profond et inscrivent quelque chose sur un carnet. Une nuit sur deux, au contraire, ils s'en vont à pied au plateau de Razes, à une dizaine de kilomètres de là, portant chacun une hotte. Ils en reviennent au petit matin, et l'un et l'autre semblent lourdement chargés. Alors, le trésor est-il réparti en deux endroits ? Ou bien François Béranger Saunière hésite-t-il encore sur son emplacement? Ou bien encore l'une des deux fouilles n'est-elle qu'une mise en scène pour brouiller les pistes ? A moins que ce ne soit les deux. Tout se passe peut-être ailleurs, à l'abri des regards, dans l'église par exemple... Toujours est-il que cela dure des années et que, en date du 12 mars 1895, les habitants de Rennes-leChâteau se plaignent au préfet que leur curé détériore les tombes de leurs familles: «Nous, électeurs, protestons que monsieur le curé n'a pas le droit qu'après que nous avons fait des embellissements ou placé des croix et des couronnes, tout soit remué, levé ou changé dans un coin...» Mais ce travail de Romain porte soudain ses fruits, car, en 1897, tout change brutalement ! A partir de ce moment, François Béranger Saunière, qui ne récoltait de ses fidèles que vingt-cinq francs par an, se lance dans de folles dépenses. Il achète un terrain près de l'église et se fait bâtir la maison de ses rêves : une énorme bâtisse au goût plus que douteux, de style néo-gothique. Il n'oublie pas sa maîtresse : Marie Denardaud a droit elle aussi à sa maison près de la sienne. Le train de vie du curé de Rennes-le-Château est extraordinaire, il importe par barriques du rhum de la Jamaïque. Il élève des canards qu'il nourrit avec des biscuits à la cuillère. II fait venir à grands frais une cantatrice célèbre et des musiciens pour des concerts privés. Bien entendu, les autorités ecclésiastiques s'émeuvent. L'évêque de Carcassonne le suspend de ses fonctions en l'accusant de ce qu'on appelle en langage ecclésiastique trafic d'indulgences ou simonie, c'est-à-dire de vendre contre de l'argent la promesse du paradis. Cela ne l'empêche pas de rester à Rennes-le-Château comme simple citoyen et de continuer la même vie qu'auparavant. Avec son argent, il engage même les meilleurs avocats de l'époque pour plaider sa cause auprès du Vatican et il retrouve sa cure en 1915... Malheureusement François Béranger Saunière ne pourra pas réaliser son dernier rêve : construire une chapelle avec une piscine pour les baptêmes. Il meurt brusquement en janvier 1917. Marie Denardaud a la curieuse idée d'exposer son cadavre dans son fauteuil de velours cramoisi à glands dorés. Les habitants de Rennes-le-Château défilent devant lui et prennent les glands en guise de reliques. Quand on ouvre son testament, on espère connaître l'étendue de sa fortune, voire y trouver la révélation de l'emplacement du trésor. Mais c'est une cruelle désillusion: il n'a plus un sou. Il a légué tous ses biens -les bâtiments de mauvais goût qu'il a fait construire - à Marie Denardaud. C'est désormais vers cette dernière que convergent tous les regards. A suivre