Perspectives ■ Des études spécifiques pour la réhabilitation et l'extension de certaines espèces forestières adaptées à la sècheresse et aux changements climatiques sont prévues par les programmes de lutte contre la désertification. C'est ce qu'a indiqué récemment la Direction générale des forêts (DGF). Ces études spécifiques portent sur l'établissement d'un diagnostic des peuplements du pistachier de l'Atlas et de l'acacia radiana et sur la proposition des plans d'action pour leur réhabilitation et leur extension. Il s'agit aussi de la réhabilitation de l'arganier de Tindouf et la proposition d'un plan de gestion de cette espèce. Ces études «s'inscrivent dans le cadre de la lutte contre la désertification et l'adaptation aux changements climatiques», a précisé la DGF.D'autres études de réhabilitation d'espèces forestières adaptées à la sècheresse et au dérèglement du climat sont en cours de réalisation. «Le changement climatique perceptible depuis quelques années impose une réflexion dans le choix des espèces et variétés pour la sauvegarde du patrimoine forestier et par conséquent des ressources naturelles dont dépend la sécurité alimentaire», souligne la DGF. Les forestiers considèrent aussi que le choix et l'intérêt des espèces adaptées à la sècheresse sont «des éléments stratégiques pour une meilleure réussite des opérations de plantation dans les zones arides et semi-arides». La Journée mondiale de lutte contre la désertification a été célébrée cette année sous le thème : «la terre est notre avenir : préservons-la des changements climatiques». Sur les 238 millions d'hectares représentant la superficie de l'Algérie, 200 millions d'hectares représentent la zone saharienne désertique où les infrastructures socio-économiques sont constamment soumises à un ensablement important, alors que de nombreuses oasis sont menacées de disparition. Une superficie de 32 millions d'hectares forme la steppe et le présaharien, des zones arides et semi-arides très sensibles à la désertification du fait d'un surpâturage excessif. S'ajoutent à cela les 12 millions d'ha de montagnes menacés par l'érosion hydrique et une surexploitation des ressources naturelles. La carte de sensibilité à la désertification couvrant 12 wilayas établie entre 1996 et 2010 fait état d'une augmentation de 5% de la zone sensible à la désertification, 4% de la zone sensible, de 1% pour la partie désertifiée, ainsi qu'une régression de 6,5% des surfaces très sensibles. Le secteur le plus touché par le changement climatique est l'agriculture (y compris les forêts), selon la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la dégradation des terres (UNCCD). En 2006, le président de la République a rappelé, lors de l'ouverture des travaux de la Conférence internationale sur la lutte contre la désertification et l'impératif international de politiques de soutien, que l'Algérie a été confrontée à une situation inquiétante de dégradation des sols par la déforestation à grande échelle effectuée par les forces militaires coloniales. Le chef de l'Etat a évoqué le Barrage vert qui a été mis en place par l'Etat algérien, en reconnaissant qu'il avait enregistré «des résultats partiels».Une politique de lutte contre la désertification est nécessaire dans un pays comme l'Algérie. Dans ce sens que 30 millions d'hectares sont menacés de désertification en Algérie, dont 5 millions d'hectares sont très sensibles.