Résumé de la 9e partie ■ Le contrôleur n'a pas arrêté le Cessna, indique l'expert Mario Pika. À cet instant, la tour donne le feu vert au MD87 pour décoller. «Décollage autorisé. Continuez votre avancée sur l'aire principale». «Il aurait dû stopper le Cessna, mais malheureusement, il a cru que le Cessna était sur la voie Roméo 5», dit l'expert. Le pilote du Cessna fait une erreur fatale. Alors que le MD87 roule désormais à 260 km/h, il traverse la piste. Les soupçons concernant les procédures en cours à Linate s'aggravent, lorsque les enquêteurs découvrent que la même erreur a été commise par un autre avion moins de 24h plus tôt. «J'ai été choqué d'apprendre que l'après-midi précédente, un avion avait reçu l'accord du contrôleur aérien pour stationner sur Roméo 5. Et l'avion était en réalité sur Roméo 6», indique encore Mario Pika. En l'absence de brouillard ce jour-là les deux avions se sont vus. Et la collision a été évitée. Les enquêteurs commencent à suspecter que quelque chose dans l'aéroport qui n'est pas du fait des pilotes pourrait être la cause du crash de Linate, et des fréquentes incursions sur la piste centrale. «Quand nous avons découvert que le pilote du Cessna avait emprunté la mauvaise voie, notre première question a été d'essayé de comprendre ce qu'il avait vu pour dévier autant de sa trajectoire», dit encore l'enquêteur. «La voie de circulation où nous sommes allés était Roméo 6, et nous avons parcouru toute la longueur de cette voie. Nous voulions nous mettre dans la peau du pilote pour comprendre ses actes», explique l'expert. Ils cherchent des marquages au sol supposés aider les pilotes à se repérer. «Les marquages étaient très mal entretenus. Ils étaient cernés par des herbes hautes. Et il n'y en avait que très peu» dénote-t-il. Les marques peintes directement sur le tarmac sont aussi vitales pour les pilotes. «Quand nous sommes arrivés à l'intersection entre Roméo 5 et Roméo 6 nous avons vu que les marques au sol étaient si mal dessinées que même avec une bonne visibilité il était difficile de les lire. Cela nous a fait comprendre que pour un pilote qui n'était pas familiarisé avec l'endroit, il auraitété impossible pour lui de comprendre où était Roméo 5 et où était Roméo 6», détaille encore Mario Pika. Dès lors, l'effacement des marques permet d'expliquer pourquoi le Cessna a tourné à droite alors qu'il aurait dûtourner à gauche pour éviter la piste. A suivre