Particulièrement lucratif, le trafic de faux médicaments est en progression constante. Un sévère contrôle douanier dans quinze ports du continent africain a permis de saisir en 9 jours 113 millions de médicaments contrefaits. De Cotonou (Bénin) à Dar es-Salaam (Tanzanie), quinze ports du continent africain ont fait l'objet d'un sévère contrôle douanier lors de l'opération «Biyela 2» («encerclement» en zoulou) lancée par l'Organisation mondiale des douanes (OMD) et l'Institut de recherche anticontrefaçon des médicaments (Iracm). Sur 290 conteneurs inspectés, 40 % contenaient de faux produits. Antalgiques, antibiotiques, anti-inflammatoires, antituberculeux... 113 millions de médicaments contrefaits ont été saisis. «La plupart des cargaisons provenaient de Chine et d'Inde», a indiqué l'OMD. Ces trafics, organisés par de petits groupes de truands ou par des bandes plus organisées, sont en progression continuelle. Le crime organisé lié aux médicaments a malheureusement de quoi séduire. Le retour sur investissement est «spectaculaire». Alors que 1 000 dollars investis dans le trafic de drogue rapportent 20 000 dollars, le gain dans la contrefaçon de médicaments peut atteindre 200 000 à 500 000 euros. Pis, il est beaucoup plus facile de faire circuler des comprimés multicolores à l'aspect inoffensif que de la drogue, traquée par les polices de nombreux pays. Enfin, les risques liés à ce trafic sont faibles. Les contrôles sont quasi inexistants et, en cas de procès, les peines sont souvent symboliques.