Tracas ■ Rendez-vous de radiothérapie très éloignés, pénurie de certains médicaments, refus de certains centres anticancer de prendre en charge les malades originaires des wilayas de l'intérieur sont autant de points noirs qui rendent la vie des malades plus dure. «Des centaines de malades ont péri, n'ayant pas pu passer leurs examens médicaux et donc être traités à temps !», a déploré, Mme Hamida Kettala, présidente de l'association El-Amal, spécialisée dans la lutte contre le cancer. La majorité des centres de radiothérapie sont soit à l'arrêt en raison de panne, en cours de montage des appareils, ou incapables de prendre en charge le nombre important des malades qui cherchent désespérément un centre de cancérologie et dont le nombre reste insuffisant. Ceux qui habitent hors d'Alger sont contraints de parcourir de longues distances à la recherche d'un centre opérationnel pour se soigner, a-t-elle regretté. Mme Kettala a relevé un autre problème lié au refus par certains centres anticancer des malades qui viennent de l'intérieur du pays. Pour étayer ses propos, elle citera à titre d'exemple le CPMC qui exige un certificat de résidence pour fixer les rendez- vous de radiothérapie. Ce n'est pas tout, la pénurie de médicaments pour le traitement des cancéreux refait encore surface. Les spécia-listes ont fait état, notamment, d'une rupture passagère de certains médicaments, notamment les anti-douleur qui sont essentiels pour soulager les cancéreux. Sur une note plus optimiste, le professeur Mohamed Oukal, chef de service oncologie à la clinique du Beau Fraisier (CHU Béni Messous) a indiqué ce «ces pénuries sont momentanées» : «Oui effectivement, il ya des pénuries de temps à autre, mais cela ne dure pas longtemps et puis, ce n'est pas la même situation qu'auparavant». L'invité du Forum de DK News a, cependant, estimé que la prise en charge en matière de chimiothérapie et de thérapie ciblée est en nette amélioration par rapport aux années dernières. «Les malades nécessitant une chimiothérapie bénéficient d'une meilleure prise en charge, seulement le problème du suivi psychologique se pose toujours en raison du manque de psychologues ayant à charge de soulager les patients atteints de cette maladie lourde». Interrogé sur le nombre de personnes atteintes de cancer en Algérie, le spécialiste a indiqué qu'«entre 40 000 et 45 000 nouveaux cas sont enregistrés par an». Selon lui, les cancers les plus fréquents en Algérie sont principalement le cancer du sein et de l'utérus chez les femmes, des poumons, de la prostate, du côlon, du rectum, du tube digestif chez les hommes. Il précisera également que le nombre de cancéreux est en nette croissance en raison de l'augmentation de l'espérance de vie en Algérie sachant que 80 % des hommes âgés sont exposés au cancer de la prostate.