Détérioration ■ Odeurs nauséabondes, eaux polluées et déchets jonchant les trottoirs et la voirie, détériorent l'image de certains quartiers de la ville qui croulent sous des amoncellements d'ordures ménagères. Cet état de fait est illustratif dans l'ensemble des quartiers de la commune de Ghardaïa, de jour comme de nuit, ce qui a poussé de nombreux imams à dénoncer l'insalubrité et le manque de civisme dans les quartiers lors de leurs prêches. Contacté par l'APS à ce sujet, le président de l'APC de Ghardaïa a souligné que l'enlaidissement de l'environnement à Ghardaïa est la conjugaison de plusieurs facteurs, dont l'incivisme de certains citoyens, particulièrement les commerçants, ajouté à la faiblesse des capacités d'intervention de la commune, créant un dysfonctionnement dans la prise en charge des ordures ménagères. «Les habitants de la commune de Ghardaïa produisent un volume de plus de 170 tonnes/ jour de déchets ménagers», a précisé Yahia Abaza, signalant que les quelques éboueurs de la commune peinent à accomplir leur tâche, notamment dans les quartiers à population dense et à forte activité commerciale, marqués par une véritable anarchie dans la circulation routière et piétonnière dans des routes et ruelles souvent inadaptées pour l'accès des camions. «Il existe un déséquilibre manifeste entre la quantité d'ordures ménagères, commerciales et industrielles, produite par la population de Ghardaïa et les moyens affectés pour la collecte» abonde, dans le même sens, le chef de Daïra de la même ville. «Seule une vingtaine de camions et engins, dont une bonne partie en mauvais état, quadrillent la ville de Ghardaïa pour le ramassage de cette quantité impressionnante de déchets», a fait savoir Mahmoud El-Hella, tout en estimant que «26 conteneurs et autres bennes destinés à la collecte des ordures ménagères sont insuffisants». «Le problème le plus épineux reste, le nombre considérable (une trentaine) de point noirs (décharges sauvages) qui couvrent les terrains non bâtis, les placettes et la voie publique, à l'intérieur du tissu urbain», soutient amèrement le même responsable pour qui «la salubrité de la commune exige un civisme et une collaboration étroite de tous les habitants, élus et l'administration». Des habitants des quartiers de Theniet El-Makhzen, Ben-Ghanem, El-Korti et le centre de Ghardaïa, tiennent chacun leur coupable. Des voisins insoucieux et peu scrupuleux pour les uns, des élus et des services de la commune inefficaces pour les autres. Qualifiant la situation d'inquiétante, plusieurs citoyens de Ghardaïa estiment que le mode de gestion actuel de la collecte d'ordures ménagères «a montré ses limites» dans l'ensemble de la vallée du M'Zab (quatre communes) qui peine à résister aux multiples agressions et dégradations commises par l'homme sur son environnement.