Rencontre ■ La bande de Gaza «reste une poudrière», a averti ce dimanche matin le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lors d'une conférence des donateurs internationaux qui s'est tenu au Caire... «Gaza reste une poudrière, les habitants y ont désespérément besoin de voir des résultats dans leur vie quotidienne» de ces nouvelles promesses financières de la communauté internationale, a déclaré Ban Ki-moon dans son discours. «En 2009, la communauté internationale s'était déjà réunie» en Egypte pour la reconstruction de Gaza, dévastée par trois guerre ces six dernières années, a rappelé M. Ban. «Nous avions promis notre soutien et nous étions convenus de reconstruire et, aujourd'hui, nous sommes à nouveau ici (...), le cycle construction-destructions se poursuit, il empire», a-t-il regretté. L'Autorité palestinienne a présenté un projet de reconstruction de Gaza de 76 pages, pour un montant de 4 milliards de dollars dont la plus grande partie est affectée à la construction de logements. Le gouvernement d'union palestinien s'est réuni dans la bande de Gaza jeudi pour la première fois depuis sa formation en juin, après des années de déchirements entre Hamas et Fatah. Il s'agit d'envoyer aux donateurs un message clair: l'argent destiné à la reconstruction sera bien utilisé par une autorité composée de personnalités indépendantes. La bande de Gaza est à genoux après trois guerres en six ans et un blocus israélien de huit ans. Infrastructures et entreprises ont été endommagées alors que l'électricité et l'eau manquent dans ce territoire qui reste sous blocus israélien et égyptien. Le PIB devrait diminuer de 20% au cours des neuf premiers mois de 2014 par rapport à 2013. La reconstruction devrait donc prendre de longues années. Mais, si le besoin d'argent est énorme, les motifs de réticence sont considérables. La conférence pourrait produire un chiffre de promesses élevé, mais «un certain pessimisme est de rigueur, les gens en ont assez de payer sans horizon politique», affirmait récemment un diplomate sous couvert d'anonymat. Côté palestinien, c'est la hantise de revivre l'expérience d'une précédente conférence internationale de reconstruction de Gaza, en 2009, qui se profile. L'argent promis alors n'était en partie jamais arrivé ou n'avait pas contribué à améliorer sensiblement la vie des Gazaouïs. Les Etats-Unis sont les seuls pour le moment à avoir pris un engagement pour verser 118 millions de dollars, mais l'Europe et les pays arabes devraient aussi promettre des sommes importantes. D'importantes questions ont été évoquées par nombre de donateurs quant à la meilleure façon de rompre le cycle de la violence, afin «qu'on ne se retrouve pas au même point dans un ou deux ans», a déclaré hier, samedi, un représentant du département d'Etat avant le départ de M. Kerry de Washington. Ce dernier est arrivé en début de matinée dans la capitale égyptienne pour prendre part à cette conférence coorganisée par l'Egypte et la Norvège. R. I. / Agences 50 jours, 2 100 morts En juillet et août, 50 jours de frappes intensives israéliennes sur Gaza ont fait plus de 2 100 morts palestiniens --dont de très nombreux civils-- et 73 Israéliens, des soldats pour la quasi-totalité. Quelque 100 000 Palestiniens se retrouvent sans abri dans cette bande de territoire exigue et surpeuplée, où 45% de la population active et 63% des jeunes étaient au chômage avant même cette guerre.