Les participants à la conférence du Caire hier tentaient de rassembler les quatre milliards de dollars réclamés par les Palestiniens pour reconstruire la bande de Gaza. La rencontre a été l'occasion pour le secrétaire général de l'ONU de rappeler que Gaza "reste une poudrière". "Gaza reste une poudrière, les habitants y ont désespérément besoin de voir des résultats dans leur vie quotidienne de ces nouvelles promesses financières de la communauté internationale", a averti Ban Ki-moon dans son discours. "En 2009, la communauté internationale s'était déjà réunie en Egypte pour la reconstruction de Gaza, dévastée par trois guerres ces six dernières années", a rappelé le SG des Nations unies, avant d'ajouter sur un ton de désolation : "Nous avions promis notre soutien et nous étions convenus de reconstruire et, aujourd'hui, nous sommes à nouveau ici (...), le cycle construction-destructions se poursuit, il empire". Quant au secrétaire d'Etat américain John Kerry, il a profité de cette conférence des donateurs pour appeler à relancer le processus de paix avec Israël, moribond depuis six mois. "Un cessez-le-feu, ce n'est pas la paix. Nous devons nous rasseoir à la table (des négociations) et aider les parties à faire des choix difficiles, de vrais choix (...), des choix qui dépassent un simple cessez-le-feu parce que même le cessez-le-feu le plus durable ne peut remplacer la paix, même le cessez-le-feu le plus durable ne peut remplacer la sécurité pour Israël et un Etat et leur dignité pour les Palestiniens", a déclaré le chef de la diplomatie des USA. À l'ouverture, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays parraine des pourparlers indirects pour une trêve durable à Gaza, a déclaré à l'adresse d'Israël qu'il "était temps de mettre fin au conflit avec les Palestiniens". "Nous avons besoin d'une nouvelle solution pour établir un état palestinien avec Jérusalem-est pour capitale", a immédiatement réaffirmé le président palestinien Mahmoud Abbas, assis à ses côtés, pressant la "communauté internationale de faire le maximum pour fixer une limite dans le temps afin de mettre un terme à l'occupation (israélienne) et entamer des négociations sérieuses". Les Etats-Unis sont les seuls pour le moment à avoir pris un engagement pour verser 400 millions de dollars sur un an avec l'ajout de 212 millions annoncé par John Kerry, mais l'Europe et les pays arabes devraient aussi promettre des sommes importantes. A signaler la déclaration du ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, qui en a surpris plus d'un, en estimant hier qu'Israël était un acteur indispensable de la reconstruction de la bande de Gaza, bien que son pays n'ait pas été invité à la conférence des donateurs du Caire. "Gaza ne peut pas être reconstruite sans la coopération et la participation d'Israël", a déclaré le ministre dans un entretien au site d'information Ynet.