55 000 cas de rage sont enregistrés annuellement dans le monde, avec un décès toutes les dix minutes. L'Algérie continue d'enregistrer des cas de rage malgré de gros efforts fournis par les autorités sanitaires. Elle a enregistré ces dix dernières années 20 décès en moyenne par an. Alors que le dernier cas autochtone de rage enregistré en France remonte à 1924, la rage continue de tuer en Algérie par négligence le plus souvent et par ignorance du risque vital. 60% des cas de rage humaine ne consultent qu'après l'apparition des signes cliniques, seuls 20% des 40% restants consultent immédiatement, 8% après 24 heures, et les autres tardivement, au-delà de 48 heures. En Algérie comme dans le monde, les vecteurs de la rage sont le chien dans presque 90% des cas. le Dr Soufi Abderrezak, chef d'unité épidémiologie d'intervention et vaccinovigilance de l'Institut Pasteur d'Algérie, qui est un expert dans ce domaine, affirme que la rage est une maladie mortelle à 100% et qu'une vaccination ou une sérovaccination après des morsures occasionnées par un animal suspect de rage doit être strictement observée. Les cas recensés cette année en Algérie sont dus aux morsures des chiens errants, laisse entendre notre interlocuteur qui a présenté une communication intitulée «La prise en charge des personnes exposées au risquerabique» lors de la célébration de la Journée mondiale de la rage. En 2010, l'Algérie a enregistré 20 cas répartis à travers 12 wilayas du centre et du nord du pays en raison de la forte densité canine mais ces deux dernières années on a enregistré des cas dans le sud du pays. Autrement dit, la plupart des foyers où l'on a recensé de plus en plus de chiens errants. Toutefois, environ 120 000 morsures ont été enregistrées en 2012 apprend-on auprès du Dr Soufi Aberrezak. Et d'ajouter que ce nombre ne cesse d'augmenter puisqu'il est passé de 58 000 en 2000 à 80 000 en 2005 et pratiquement 120 000 en 2012. «La rage, qui demeure un problème de santé publique, nécessite une large campagne informative et une collaboration étroite entre les départements de la santé, de l'agriculture et des collectivités locales», insiste le Dr Soufi. La vaccination ou la sérovaccination sont les seules armes pour éviter de mourir de la rage. Malheureusement «il y a parfois un retard dans la prise en charge de la rage et l'abandon de la vaccination, sachant que le mordu doit se soumettre à une série de vaccinations suivies de rappels. Il faudrait entreprendre des actions dans les écoles et les mosquées pour l'éducation et l'information de la population sur ce fléau qui appartient déjà dans certains pays au passé», a indiqué le Dr Soufi. Il convient de signaler qu' en 1885 Louis Pasteur réussit la première vaccination antirabique chez l'homme. Par ailleurs, durant les 20 dernières années plus de 20 millions de personnes ont été traitées contre la rage à l'aide de vaccins de Sanofi Pasteur. Depuis 2007, la Journée mondiale de la rage est célébrée chaque année le 28 septembre sur initiative de l'Alliance mondiale contre la rage.