Bilan ■ Au moins onze personnes ont été tuées dans de nouvelles violences ,hier, à Benghazi, dont un kamikaze qui a fait exploser son véhicule à un barrage militaire. Le centre médical de Benghazi a indiqué avoir reçu sept corps, tandis qu'une source hospitalière a fait état de quatre autres morts transférés vers d'autres hôpitaux de la région. Dans la matinée d'hier, un kamikaze a fait exploser son véhicule à un barrage des forces pro-gouvernementales dans la région de Dariana, à 40 km à l'est de Benghazi, faisant un mort et quatre blessés, selon des sources militaire et hospitalière. Des civils ont pris aussi les armes pour soutenir les forces du général Haftar, opposées dans des combats violents depuis une semaine à une coalition de groupes islamistes, dont les radicaux d'Ansar Asharia, classés terroristes par les Etats-Unis. Selon un décompte basé sur les bilans des hôpitaux locaux, les combats à Benghazi ont fait 110 morts depuis le lancement hier d'une nouvelle offensive des forces loyales au général à la retraite Khalifa Haftar, appuyées par l'armée, contre les groupes islamistes contrôlant la ville depuis juillet. Selon des témoins, des unités de l'armée qui étaient stationnées à al-Baida, 200 km plus à l'est, sont entrées le soir à Benghazi. Une colonne de chars et de blindés a ainsi été aperçue dans le quartier d'Al-Salam, à l'est de la ville. Les forces aériennes loyales à Haftar ont par ailleurs mené de nouveaux raids, visant notamment un barrage d'Ansar Asharia à l'entrée ouest de la ville, ainsi qu'un dépôt présumé de munitions, utilisé par les milices islamistes, selon une source militaire. Sur un autre plan, le chef du gouvernement auto-déclaré en Libye, Omar al-Hassi, a reçu avant-hier un envoyé spécial du président turc Recep Tayyip Erdogan, dans la première rencontre rendue publique avec un représentant d'un Etat étranger, selon le site Internet de son cabinet. M. al-Hassi avait été propulsé à la tête d'un gouvernement parallèle par une coalition de milices, Fajr Libya, qui s'est emparée fin août de la capitale à l'issue de plusieurs semaines de combats contre des forces pro-gouvernementales. Depuis, le gouvernement d'Abdallah al-Theni, reconnu par la communauté internationale, a dû s'exiler dans l'est du pays, tout comme le Parlement issu des élections du 25 juin. Le site du cabinet d'al-Hassi a publié une photo de la rencontre avec l'envoyé spécial turc, Emrullah Isler au siège du gouvernement à Tripoli, sans donner de détails sur la teneur de l'entretien. Avant Tripoli, le responsable turc s'était rendu à Tobrouk, dans l'est du pays, où s'est exilé le Parlement, ainsi qu'à Misrata, dont les milices sont les plus influentes au sein de la coalition Fajr Libya. Après avoir conquis Tripoli, ces milices ont élargi leurs opérations à l'ouest de la capitale, où des combats quasi-quotidiens les opposent aux forces de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli), loyales au gouvernement al-Theni. Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les autorités de transition ont échoué à former une armée et à asseoir leur autorité sur un nombre de milices notamment islamistes qui font la loi dans le pays plongé dans le chaos.