Le chef du gouvernement auto-déclaré en Libye, Omar al-Hassi, a reçu mardi un envoyé spécial du président turc Recep Tayyip Erdogan, dans la première rencontre rendue publique avec un représentant d'un Etat étranger, selon le site internet de son cabinet. M. al-Hassi avait été propulsé à la tête d'un gouvernement parallèle par une coalition de milices islamistes, Fajr Libya, qui s'est emparée fin août de la capitale à l'issue de plusieurs semaines de combats contre des forces pro-gouvernementales. Depuis, le gouvernement d'Abdallah al-Theni, reconnu par la communauté internationale, a du s'exiler dans l'est du pays, tout comme le Parlement issu des élections du 25 juin. Le site du cabinet d'al-Hassi a publié une photo de la rencontre avec l'envoyé spécial turc, Emrullah Isler au siège du gouvernement à Tripoli, sans donner de détails sur la teneur de l'entretien. Avant Tripoli, le responsable turc s'était rendu à Tobrouk, dans l'est du pays, où s'est exilé le Parlement, ainsi qu'à Misrata, dont les milices sont les plus influentes au sein de la coalition Fajr Libya. Après avoir conquis Tripoli, ces milices ont élargi leurs opérations à l'ouest de la capitale, où des combats quasi-quotidiens les opposent aux forces de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli), loyales au gouvernement al-Theni, malgré l'appel de l'ONU à un cessez-le-feu. Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte de huit mois, les autorités de transition ont échoué à former une armée et à asseoir leur autorité sur un nombre de milices notamment islamistes qui font la loi dans le pays plongé dans le chaos.