Résumé de la 8e partie Le vieillard de la cité perdue autorise les caravaniers, qui s'apprêtent à rentrer chez eux, à prendre chacun de l'or mais seulement la contenance d'un capuchon de burnous. Mahmoud soupire et demande à boire. Ce long récit lui a desséché la gorge, mais il y a aussi le souvenir d'événements douloureux. «Nous nous sommes levés au milieu de la nuit ; nous avons jeté toutes les marchandises que nous avions achetées à Ghadamès et nous avons mis à la place des coffres pleins d'or et de pierres précieuses. Nous pleurions et nous riions à la fois : nous étions riches, nous allions vivre toute notre vie dans le luxe et l'insouciance. Pourquoi avions-nous agi de la sorte ? Ce que le vieillard proposait à chacun de nous faisait de lui un homme riche, mais il fallait que nous prenions plus, que nous montrions avides ! Au petit matin nous serions bien partis sans voir le vieillard, mais comme nous redoutions de nous perdre et que l'homme avait promis de nous montrer le bon chemin, nous l'avons attendu. Il a jeté un coup d'?il sur nos bêtes et il s'est écrié : ? Vous n'avez pas le droit de prendre ces richesses ! ? Elles n'appartiennent à personne, a répondu notre chef. ? Elles vont vous perdre comme elles ont perdu ceux qui vous ont précédés ! Remettez-les à leur place et prenez ce que je vous ai autorisé à prendre ! ? Vieux fou ! Tu n'as pas d'ordre à nous donner. Mes compagnons refusaient non seulement de rendre ce qu'ils avaient pris, mais ils voulaient encore en prendre davantage. lIs ont écarté le vieillard et ils sont retournés dans le souterrain. Moi je tremblais de peur, n'osant pas les suivre. Le vieillard m'a regardé et m'a dit : ? Prends ce chameau et cette outre d'eau et rentre chez toi ! ? Mon père, mon oncle et mon cousin sont en bas ! ? Ils sont perdus, dit le vieillard. Un vent terrible s'est alors levé et a recouvert la cité de sable? Quant à moi j'ai pu retrouver mon chemin et au bout de souffrances terribles, parvenir jusqu'à vous? La cité de l'or est maudite !» Cette histoire s'est passée il y a bien longtemps. Les générations ont succédé aux générations et d'autres hommes, poussés par la soif de l'or, sont partis à la recherche de la ville du bonheur éternel sans jamais la trouver. Mais cette ville a-t-elle jamais existé ? Ne s'agirait-il pas d'une sorte d'Eldorado saharien dont on déploie, pour enflammer les imaginations, les richesses légendaires ? Pourtant, en l894, l'explorateur français Duveyrier mentionne que d'après les récits des populations sahariennes, il a existé entre Ghadamès en Libye et Fort l'AIlemand (aujourd'hui Belhirane) en Algérie, une ville fort ancienne qui aurait regorgé de richesses. Cependant, une carte exposée à fort FIahers (aujourd'hui Bordj Omar-Driss) indiquait l'emplacement de cette ville : 7°45' de longitude est et 30°10' de latitude. On ne sait sur quelles bases a été faite cette localisation précise, mais on n'a jamais retrouvé trace de la ville extraordinaire? Comme l'Eldorado, elle n'était peut-être qu'un mythe. Mais qui sait ?