Beaucoup de malades ayant été victimes d'accidents vasculaires cérébraux sont mal pris en charge. Ce qui peut parfois avoir des conséquences fatales. Il faut dire que nos médecins ne sont pas tous habilités à une bonne prise en charge de ce genre de pathologie. D'où la nécessité d'une formation. Celle-ci doit cibler en priorité le médecin de famille, le premier à intervenir. Outre l'absence d'unités de soins spécialisées dans la prise en charge de l'accident vasculaire cérébral(Avc), le manque de formation des médecins généralistes et des urgentistes pose problème chez nous. Ce constat a été exposé hier lors du Forum Dk News avec par Pr Nibouche Djamel Eddine, chef du service de cardiologie au Chu Nafissa Hamoud d'Hussein Dey (Alger) et sa consœur neurologue du Chu Blida Selma Kesraoui. «Le médecin généraliste ne sait pas ce que c'est qu'une chaîne de soin» a fait remarquer Pr Nibouche et d'ajouter «nous recevons des internes de médecine et des étudiants analphabètes qui ne savent ni l'arabe, ni le français et encore moins l'anglais. On se retrouve obligé de donner des cours en dialecte. Ils ne font rien durant leurs stages», a-t-il lancé adressant son message à la ministre de l'éducation nationale. Concernant la prise en charge des Avc, Pr Nibouche a appelé à la constitution de réseaux de soin (ou chaînes de soin) liés à une pathologie déterminée basées sur le «First contact» qui est le médecin généraliste de famille «il devrait être formé pour faciliter la prévention et la prise en charge du patient en cas d'Avc ou de problèmes de santé aigus dans les unités de soin appropriées dites ‘'stroke centers'' ou ‘'stroke unit'' (unités d'urgence cérébro vasculaire encadrées par des équipes pluridisciplinaires) dans les plus brefs délais. Ce stroke permettra de connaître les origines du problème cérébral». En fait et avec la santé de proximité mal organisée, le patient ne sait pas où aller en l'absence du médecin de famille selon Nibouche «les Avc ne sont pas pris en charge car personne ne veut les prendre en charge. Ils nécessitent des moyens importants comme la réanimation et le nursing» a-t-il expliqué. Le spécialiste en cardiologie a parlé de la thrombolyse, un médicament injecté en intraveineuse pour dissoudre le caillou lors d'un syndrome coronarien aigu «ce même type de médicament est efficace pour les Avc ischémiques à l'origine des hémiplégies. Il permettra d'aider le malade à recommence à parler et à reprendre l'usage de ses membres. On aimerait bien que cette technique de soin soit généralisée». Pour sa part, Dr Selma Kesraoui a appelé à la mise en place d'un programme national de prise en charge des Avc. En sachant qu'il existe un seul stroke center (thrombolyse) en Algérie au niveau de Blida «nous avons d'excellents résultats avec 95% de récupération quasi totale en plus de la réduction de la durée d'hospitalisation. La thrombolyse doit être généralisée dans le syndrome coronarien aigu et l'Avc». Sur la base d'une étude menée à Blida, Dr Kesraoui a indiqué qu'entre 1200 à 1300 cas d'Avc ont consulté annuellement au niveau des urgences du service de neurologie de Blida durant ces 5 dernières années avec une moyenne d'âge basse (64 ans). A Blida par exemple, l'incidence annuelle est de 120 nouveaux Avc pour 100 000 habitants. Les Avc chez les sujets jeunes (15-45 ans) représentent selon la spécialiste un taux de 10,7% des Avc.