Situation ■ Entre des jeunes qui se plaignent de leur situation de chômeurs et des chefs d'entreprise qui affirment éprouver toutes les peines du monde à trouver la main-d'œuvre nécessaire à la concrétisation de leurs projets, il y a de quoi perdre la tête ! Mais qui croire ? A priori, les uns comme les autres disent vrai. Beaucoup de nos jeunes sont effectivement à la recherche d'un emploi et de nombreux entrepreneurs peinent vraiment à recruter le personnel dont ils ont besoin. Le problème est que les premiers veulent pour la plupart travailler dans des bureaux comme agents d'accueil, réceptionnistes ou administrateurs, alors que les seconds recherchent plutôt des personnes prêtes à exercer sur le terrain comme maçons, plombiers, électriciens ou chaudronniers. Concilier l'offre des uns avec la demande des autres n'est pas une mince affaire, car les demandeurs d'emploi ne semblent pas prêts à occuper des emplois qui ne les font pas «rêver», alors que les employeurs n'accepteront jamais de recruter à des postes autres que ceux où ils ont des besoins. Pourtant, il faudra bien trouver une solution un jour au risque de voir le chômage augmenter davantage et l'investissement baisser sensiblement. La logique veut que ce soit le demandeur d'emploi qui fasse des concessions pour espérer trouver un job. Dans le cas qui nous concerne, il appartient donc aux jeunes chômeurs de s'adapter à la réalité du marché de l'emploi. En d'autres termes, ils doivent accepter d'occuper les emplois disponibles, même s'ils ne répondent pas à leurs attentes. Après tout, il vaut mieux être en situation d'emploi qu'au chômage. De plus et comme le dit si bien l'adage, il n'y a pas de sot métier. Imaginons-nous dans un monde où il n'y a que des pilotes d'avion, des architectes et des chirurgiens. Qui est-ce qui cultivera nos terres ? Qui est-ce qui construira nos maisons ? Qui est ce qui répa-rera nos voitures ? Comme on a besoin du médecin pour nous soigner en cas de maladie, on a besoin du plombier pour réparer les fuites d'eau. «Oui, mais on ne voit pas l'avocat et le plombier du même œil», diront peut-être certains. Ceci n'est pas faux, certes. Mais il est vrai aussi qu'un plombier qui réussit est aussi bien vu qu'un avocat. Contrairement à ce que l'on croit, la reconnaissance sociale n'est pas une affaire de métier uniquement. Quand on travaille bien, on gagne tôt ou tard l'estime des autres. Et peu importe le métier qu'on exerce. Qu'on soit commerçant, boucher, cuisinier, peintre, photographe, webmaster ou vétérinaire, on ne fait qu'apporter sa pierre à l'édifice. Les métiers manuels, comme les professions intellectuelles, ont toute leur place dans la société. A bon entendeur...