Aboutissement - L'Algérie a désormais son usine automobile, inaugurée ce lundi matin par le Premier ministre et le P-DG du groupe français Renault. La présence de deux ministres français, Laurent Fabius pour les Affaires étrangères et Emmanuel Macron pour l'Economie à cette inauguration, témoigne d'un certain réchauffement dans les relations bilatérales et synonyme d'une nouvelle ère de coopération économique franco-algérienne. Les deux délégations ont assisté à la sortie de la première voiture des chaînes de montage de l'usine, située dans la zone d'Oued Tlelat, au sud de la wilaya d'Oran. « Cette usine est un exemple du partenariat gagnant-gagnant que nous voulons démultiplier à d'autres domaines. La feuille de route tracée par le Président consiste à mettre tous les moyens en disposition pour diversifier l'économie. J'invite les responsables à atteindre 75 000 véhicules par an.», a déclaré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal lors de cette cérémonie, appelant le constructeur français à développer d'autres modèles. Sellal a insisté sur l'importance du partenariat et d'échange d'expertise et d'expérience entre l'Algérie et la France. « Nous n'avons aucun complexe à aller chercher l'expérience et l'expertise et nous allons profiter de ces partenariats pour développer notre économie », a-t-il dit avant d'annoncer une réunion pour le 4 décembre prochain à Paris. « Des partenariats seront opérés dans l'agriculture, l'industrie... Nos partenaires devront faire preuve d'audace et de créativité et ils trouveront un pays jeune et stable politiquement », a conclu le Premier ministre en insistant sur la naissance d'une nouvelle expérience, porteuse de perspectives économiques et sociales « prometteuses ». Le ministre des Affaires étrangères français a, pour sa part, choisi d'innover en affirmant que « c'est un partenariat à double action ; ambition et amitié que nos deux gouvernements ont voulu relancer. Je suis sûr que la Symbol va très bien marcher. Il s'agit du symbole d'une Algérie qui va de l'avant ». L'usine détenue à 51% par l'Etat algérien et 49% par le constructeur français va produire une version de la voiture Dacia Logan, sous le nom « Renault Symbol », des véhicules destinés au marché local qui connaît toutefois une baisse de l'ordre de 20%. «Dans un premier temps, nous allons répondre à la demande du marché algérien. Si nous sommes compétitifs, nous exporterons», souligne Bernard Sonilhac, le PDG de « Renault Algérie Production » (RAP spa). Cette co-entreprise devrait assembler 25 000 véhicules par an, mais cette capacité «pourra être étendue selon les besoins du marché», selon Sonilhac, qui assure que «la nouvelle Symbol assemblée en Algérie bénéficiera du plus haut niveau de qualité et de sécurité, la même que celle produite en Roumanie». Quelque 350 employés ont été recrutés par cette usine. Ils ont été formés aux métiers de l'automobile par des formateurs experts de Renault et par le CFPA de Oued Tlélat. Une partie des employés ont suivi un stage en Roumanie, sur le site qui produit la Renault Symbol. Implanté sur une superficie de 151 hectares à Oued Tlelat, le projet a coûté, à ce jour, près de 50 millions d'euros avec une très faible contribution des PME algériennes. La voiture sortie ce lundi matin de l'usine de Oued Tlelet ne comporte, en fait, que quelques pièces en plastique fabriquées localement, soit un taux de fabrication locale ne dépassant pas les 17%, alors que l'objectif fixé est d'atteindre un taux d'intégration nationale de 42% à l'horizon 2019. Assia Boucetta