Soupçons Le sénateur démocrate Bob Graham, accuse la Maison-Blanche d'avoir bloqué une enquête parlementaire permettant d'établir un lien entre les pirates de l'air du 11 septembre et les autorités saoudiennes. Dans un livre à paraître mardi, «(Bob) Graham, ancien candidat à la présidentielle, le FBI et la Maison-Blanche ont bloqué des efforts pour enquêter sur l'étendue des liens saoudiens officiels avec deux pirates de l'air», écrit le quotidien Miami Herald de dimanche. Le candidat démocrate à la présidentielle John Kerry a réagi à ces allégations, demandant qu'une «enquête indépendante» soit mise sur pied «immédiatement», estimant que si elles étaient vérifiées il s'agirait d'un «énorme abus de pouvoir». «Il faut immédiatement une enquête indépendante sur ces allégations, pour établir si les agences qui sont chargées d'enquêter sur la guerre contre le terrorisme ont été compromises par la politique politicienne de la Maison-Blanche», a ajouté M. Kerry. Les collaborateurs de la commission parlementaire d'enquête sur le 11 septembre, coprésidée par M. Graham et le républicain Porter Goss, désigné prochain directeur de la CIA, auraient déterminé que deux «agents saoudiens» résidant en Californie avaient fourni beaucoup d'aide, notamment financière, à deux des pirates de l'air, selon M. Graham. L'un d'eux, Omar al-Bayoumi, était rémunéré mensuellement par une entreprise travaillant pour l'aviation civile saoudienne. Sa paie aurait presque décuplé après l'aide apportée aux pirates de l'air. Mais quand les collaborateurs de la commission parlementaire ont essayé de mener des entretiens dans le cadre de ces recherches, ils en ont été empêchés par le FBI (police fédérale) et l'administration, d'après M. Graham. «On aurait dit que le président avait plus de loyauté envers l'Arabie saoudite qu'envers la sécurité de l'Amérique», écrit M. Graham dans son livre Intelligence matters. L'Administration a, de surcroît, ordonné la censure des passages du rapport parlementaire évoquant le soutien financier venu d'Arabie saoudite aux pirates de l'air, accuse encore M. Graham, qui s'était retiré de la course à la présidence en octobre dernier. L'hebdomadaire Newsweek, à paraître ce lundi, a interrogé, pour sa part, l'un des principaux responsables de la commission d'enquête indépendante sur le 11 septembre, qui a publié son rapport final en juillet. Ce responsable, Philip Zelikow, affirme que la commission indépendante a bien pu, pour sa part, interroger Omar al-Bayoumi, et qu'elle l'a blanchi de tout lien avec le 11 septembre.