Crime ■ Une mosquée en Cisjordanie occupée a été la cible d'un incendie criminel imputé à des colons israéliens dans la nuit de mardi à mercredi, selon des responsables de la sécurité palestinienne. «Des colons ont incendié tout le premier étage de la mosquée dans le village d'Al-Mougheir situé à proximité de la colonie israélienne de Shilo et d'une route réservée à l'usage des colons», a indiqué l'un d'eux en rappelant qu'en 2012 une autre mosquée de ce village avait déjà été incendiée. Depuis des années, des colons extrémistes ainsi que des activistes d'extrême droite se livrent sous le label «le prix à payer» à des agressions et des actes de vandalisme contre des Palestiniens, des Arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, ou même l'armée israélienne. En général, ce slogan est retrouvé près des lieux des exactions commises ce qui n'a pas été le cas à Al-Mougheir, ont ajouté les responsables de la sécurité palestiniens. Dans la journée d'hier, un jeune Palestinien a été tué par des soldats israéliens non loin d'une colonie en Cisjordanie occupée, lors d'affrontements qui font de plus en plus redouter un retour aux grands soulèvements palestiniens. La victime, Imad Jawabreh, âgé de 22 ans, a été tuée par balles près d'Hébron, selon des sources concordantes palestiniennes. Les soldats israéliens essayaient de disperser environ 150 Palestiniens qui lançaient des pierres et des cocktails Molotov sur des véhicules circulant sur une route, a indiqué de son côté l'armée israélienne. Depuis le début du mois de juin dernier, au moins 17 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie dans des heurts avec les soldats israéliens. De fortes tensions règnent à Jérusalem-est et en Cisjordanie, marquées par des affrontements entre manifestants palestiniens et forces israéliennes ainsi que par des attentats palestiniens dont le dernier a tué avant-hier une jeune femme israélienne près du bloc de colonies de Goush Etzion. L'armée israélienne a déployé des renforts en Cisjordanie, tandis que la police faisait de même sur l'ensemble du territoire israélien. Hier soir, une bouteille incendiaire a été lancée vers une antique synagogue de la localité arabe de Shfaram dans le nord d'Israël, a indiqué une porte-parole de la police en faisant état de peu de dégâts. Elle n'a pas précisé si la synagogue était toujours en activité. Les tensions sont également vives dans les localités arabes israéliennes après la mort d'un jeune homme tué samedi dernier par la police israélienne alors que, selon une vidéo, il ne représentait plus de danger pour eux. «Si cette folie ne s'arrête pas maintenant, nous allons nous retrouver au même point que lors des jours sombres de la seconde Intifada», le soulèvement qui fit des milliers de morts israéliens et palestiniens de 2000 à 2005, écrit le quotidien Yedioth Ahronoth. Les éditorialistes manient la comparaison avec précaution, comme ceux du Maariv pour lesquels «on ne peut savoir encore clairement s'il s'agit d'une troisième Intifada». Mais, conviennent-ils comme le Yedioth Ahronoth, tout le monde «commence à se demander: (...) est-ce que je dois prendre le bus ou pas ? Est-ce que je dois attendre à la gare ou pas ?» De sa prison israélienne, Marwan Barghouthi, considéré comme une figure éminente des deux Intifada, a, dans une lettre publiée dans la presse, appelé Abbas à soutenir la «résistance» armée.