Résumé de la 3e partie ■ Sir Julius Wernher, conquis par la découverte d'Henri Lemoine, rentre chez lui avec ses «diamants»... Et que me conseillez-vous ? — Refaites-lui faire l'expérience en présence d'un professionnel. — Entendu. Nous allons ensemble à Paris. Angus MacPhresp se remet à sourire. — Je ne parle pas de ma profession, sir, je parle de la sienne. Faites-vous accompagner d'un illusionniste de métier... 18 septembre 1905. Il y a de nouveau du monde dans le petit deux-pièces de la rue Lecourbe. II y a même une personne de plus que la fois précédente : un homme au teint bronzé que Julius Wernher a présenté comme son ingénieur en chef. Celui-ci demande à observer le four et, après un rapide examen, se déclare satisfait. Nullement impressionné, Henri Lemoine se livre au même manège que précédemment. II va chercher deux boîtes de petites dimensions et en verse le contenu dans le four ; annonçant tour à tour : — La poudre blanche !... La poudre noire !... II referme, appuie sur le bouton rouge et, au bout d'un court moment, déclare : — Si vous voulez bien ouvrir et constater par vous-même. Ils sont encore chauds... Julius Wernher plonge la main et la tourne dans sa direction pour lui en montrer le contenu. — Vous vous êtes beaucoup amélioré depuis la dernière fois, monsieur Lemoine. A présent, vous produisez des diamants tout taillés ! Henri Lemoine réprime un juron... Au milieu des scories noirâtres, il y a une dizaine de petites pierres brillantes et une grosse, parfaitement taillée, qui brille de tous ses reflets. — Voici Frank Gregor, qui fait en ce moment à Londres un numéro sous le nom de «Magicus». Je lui ai demandé d'introduire cette pierre par manipulation, comme vous. L'illusionniste hoche la tête. — Vous-même avez opéré au moment d'ouvrir le four. Vous êtes un amateur doué, mais pas un professionnel. C'était très visible. Henri Lemoine a totalement perdu sa belle assurance. Il retire son foulard de soie pour respirer. — Que comptez-vous faire ? Julius Wernher le foudroie du regard, mais se contente de répliquer : — Je vais aviser. Et il se retire en compagnie de l'illusionniste... Henri Lemoine avait à sa portée une chance inouïe : l'impunité... Les jours ont passé et il n'a pas eu la moindre nouvelle de Julius Wernher et de la De Beers. Il était évident que le gouverneur de la société minière renonçait à porter plainte pour éviter le scandale. II avait touché quatre-vingt-dix mille livres, près de cinq millions de nos francs, ce qui était assez cher payé pour un tour de passe-passe pas très au point selon l'avis d'un professionnel. Mais Henri Lemoine n'était pas de ceux qui savent s'arrêter. II a continué à chercher d'autres dupes pour ses diamants en produisant comme argument le contrat signé avec la De Beers. La chose a fini par s'ébruiter dans les milieux financiers : un ingénieur français aurait trouvé le moyen de fabriquer des diamants artificiels. Du coup, les actions de la société se sont effondrées et sir Julius Wernher a été obligé de porter plainte... A suivre