Plusieurs conducteurs s'arrêtent aux barrages fixes de la Gendarmerie nationale pour signaler les dépassements dangereux effectués par d'autres usagers de la route. Sur l'autoroute Est-Ouest, par exemple, ces barrages reçoivent quotidiennement des dizaines de plaintes, essentiellement de conducteurs de véhicules légers, se plaignant de la conduite dangereuse de certains chauffeurs de camions ou de bus. Il s'agit là d'une opportunité pour les victimes de «harcèlement routier» de se faire entendre. «Les gendarmes sont très compréhensifs sur ce sujet. Moi-même, j'ai signalé à plusieurs reprises des chauffeurs de camions, qui ont été sanctionnés en ma présence par le retrait immédiat de leur permis de conduire. C'est la seule solution pour tenter d'arrêter la folie de ces gens, dont le seul souci est d'arriver à leur destination le plus tôt possible, sans se soucier de la sécurité des autres usagers de la route», témoigne Hamid, la qua-rantaine. «Moi aussi, je recours souvent à cette solution. Ces camions sont devenus un danger permanent sur la route, une menace constante. Heureusement que les gendarmes nous écoutent et font convenablement leur travail», affirme de son côté Salima, la trentaine, qui se dit, elle aussi, victime de ce comportement «criminel» des chauffards. D'autres usagers de la route signalent les dépassements d'autres conducteurs à travers le numéro vert de la Gendarmerie nationale (1055). «Il suffit de relever le matricule du véhicule et le signaler. La plupart des voitures arrêtées au niveau des barrages sont d'ailleurs celles qui ont été si-gnalées pour conduite dangereuse. Si tous les conducteurs utilisaient cette méthode, le nombre d'accidents serait sans nul doute réduit», souligne Aâmi Saïd, la soixantaine, chauffeur de taxi.