Thèmes «Soufisme, culture et musique», est l?intitulé du colloque qui se tient actuellement dans la ville de Mostaganem. L'influence des zaouïas sur de nombreuses générations d'Algériens de même que le soufisme en tant que source identitaire ont constitué, lundi, les deux concepts développés par Mme Khalida Toumi, ministre de la culture, lors de la seconde journée des travaux du colloque animé par des universitaires et des chercheurs, anthropologues et historiens. Intervenant devant un auditoire de cheikhs et d'adeptes de plusieurs zaouïas d'Algérie et d'universitaires nationaux et étrangers, la ministre de la culture a estimé que «le soufisme constitue l'âme de notre nation et le ciment de notre société». Mme Khalida Toumi a relevé également le caractère sacré de la zaouïa «espace, selon elle, où s'exprime la spiritualité dans la convivialité» avant de souligner «l'importance de ces hauts lieux de mémoire incarnant la dimension affective d'un islam paisible, éclairé et raffiné que l'Algérie a connu depuis toujours». Abordant ensuite le thème du colloque organisé par son département ministériel, la ministre a souligné la place de l'audition spirituelle et mystique dans l'héritage culturel de l'Algérie. «L'audition spirituelle, faisant que la musique soit si intimement liée au sacré, s'intègre dans le prolongement de la culture algérienne dont elle illustre ainsi la parfaite universalité», a notamment observé Mme Toumi. La valeur d'indice identitaire des chants mystiques et sacrés a été, par ailleurs, mise en exergue par la ministre pour laquelle «tous les patrimoines immatériels, donc toutes les expressions culturelles (?) sont désormais considérés par les plus hautes autorités du pays comme la richesse sur laquelle reposent l'identité de notre nation et sa cohésion sociale». Entamés la veille, peu avant la mi-journée, les travaux de ce colloque se sont poursuivis par les communications du professeur Ahmed Benaoum, enseignant à l'université de Perpignan (France), chercheur associé au Crasc d'Oran et son homologue français, Jean During, chercheur en culture persane. L'Algérien Benaoum a livré à l'auditoire son expérience, les résultats de 15 années de travaux de recherche entamés en 1989 autour d'une qacida de 204 vers, écrite au XIXe siècle par un poète errant des ouled Sidi Cheikh, Hadj Ahmed Benhorma Benhadj Sidi Yahia.