“Le grand risque pour les voies soufies serait leur nationalisation et les réduire à des liens nationaux, alors qu'ils sont universels”, a déclaré la ministre de la Culture, Khalida Toumi, dans une allocution lue par sa chef de cabinet, Zahira Yahi, hier après-midi à l'Institut national spécialisé dans la formation professionnelle (INSFP) de Djanet, au cours de la séance inaugurale du colloque international sur le soufisme. En effet, depuis hier et jusqu'au 17 décembre prochain, la magnifique oasis de Djanet, dans la wilaya d'Illizi, abrite la 6e édition du colloque international intitulé “Voies africaines”. Ce colloque, qui accueille des chercheurs en provenance de quatorze pays (y compris l'Algérie) des continents africain et européen, est organisé par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), et s'inscrit dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain. Suite à l'allocution de Mme Yahi, place aux chercheurs et au premier thème du colloque : “Les origines du soufisme, la construction et le développement des voies religieuses en sociétés africaines”. Dans la matinée, un point de presse animé par Slimane Hachi, directeur du CNRPAH, et Ahmed Ben Naoum, le responsable du comité scientifique du colloque (également chercheur et fin connaisseur des confréries religieuses pour y avoir consacré la totalité de ses recherches), a développé les principaux thèmes de ce colloque. Chaque édition a un thème spécifique. Après les éditions de Mostaganem, Tlemcen, Béjaïa, Alger et Tizi Ouzou, le thème de cette édition s'inscrit dans le cadre du Panaf. Et il est normal qu'on prenne pour thème l'Afrique et les voies africaines d'extension et d'expansion de l'Islam qu'on appelle “l'Islam des gens : l'Islam cosmique, l'Islam des sociétés”, a expliqué M. Hachi. L'intérêt de ce colloque se porte sur deux des confréries religieuses les plus influentes dans le pays et même dans le monde, notamment l'Afrique : Tidjaniyya et Qadiriyya. Car ce sont les deux tariqas qui ont permis l'expansion de l'Islam en Afrique, notamment en Afrique de l'Ouest et/ou Afrique occidentale. “Elles ont eu un très grand rôle”, a estimé M. Hachi. En outre, le colloque a deux facettes : les journées sont consacrées aux conférences et débats et les soirées seront égayées par des prestations et des démonstrations d'écoute soufie. Ces soirées seront en fait la mise en application des thèmes discutés dans la journée. Quant au choix qui s'est porté sur la ville de Djanet, M. Hachi a déclaré que “les zaouïas Tidjaniyya et Qadiriyya sont des zaouïas sahraouies, donc il fallait le faire dans un milieu saharien”. Place ensuite aux chercheurs et au premier thème du colloque : “Les origines du soufisme, la construction et le développement des voies religieuses en sociétés africaines”.