Résumé de la 44e partie ■ Bélaid a fini par rendre l'âme. C'est le drame dans la maison du vieux Abdellah. Le vieux Nafaâ est venu présenter ses condoléances et il s'est fait insulter par Dahbia, sa mère et la mère du défunt. Le vieux Abdellah finit par se ressaisir quelque peu et trouva assez de force pour s'adresser aux trois femmes : — Taisez-vous dites ! Cheikh Nafaâ n'y est pour rien ! Ce qui est arrivé à Bélaid est écrit depuis longtemps. C'est une maladie qui l'a emporté sans plus... Si Cheikh Nafaâ avait de mauvaises intentions, il aurait tué Bélaid avant que son fils Mustapha ne répudie Dahbia... Les trois femmes détachèrent leurs yeux du vieux Nafaâ et se remirent à regarder Bélaid, allongé sur sa literie. Après avoir recouvert le visage de son fils avec un drap blanc, cheikh Abdellah se releva puis se retourna. Il avait les yeux mouillés. Bachir eut l'impression de dégringoler du haut d'une falaise vers un gouffre sans fin : c'était la première fois qu'il voyait son oncle pleurer. Celui-ci le regarda d'abord, puis porta son regard sur cheikh Nafaâ et murmura : — Il nous a regardés, nous a dit : «Pardonnez-moi pour tout le tort que je vous ai causé, il nous a souri puis a fermé ses yeux». Pendant un moment, ses paupières ont tremblé puis se sont immobilisées... Nous l'avons appelé... nous l'avons appelé... Nous l'avons appelé... mais il est déjà arrivé là où nous irons tous un jour, à tour de rôle... Le lendemain en milieu d'après-midi, Bélaid fut enterré au cimetière se trouvant à la sortie de la bourgade. Il y avait beaucoup de monde à l'enterrement. Il y avait même Mustapha, toujours entouré de ses deux cousins qui le surveillaient de près. Trois mois s'écoulèrent. Trois mois au cours desquels Dahbia n'arrêta pas de pleurer son mari, son cousin et son camarade de jeu de son enfance. Un matin, cheikh Nafaâ entra dans la boutique de Bachir. Celui-ci était sur une échelle en train d'arranger le contenu de quelques étagères, mais dès qu'il eut vu le vieux voisin, il descendit et lui souhaita la bienvenue avant de lui demander de lui pardonner la manière avec laquelle il s'était comporté avec lui. — Oh ! Ce n'est rien mon fils... Nous commettons tous des erreurs... Qui n'en commet pas ? — Merci pour ton indulgence Da Nafaâ... Au fait, comment va Mustapha ? — Alhamdoullah ! Il va de mieux en mieux... C'est d'ailleurs pour cela que je suis venu te voir... — Ah !