La religion telle qu'enseignée actuellement chez nous, par des maîtres et des imams, a été déviée de la trajectoire prophéticale, estime le ministre des affaires religieuses. Des pseudo-cheikhs sont, selon lui, à l'origine du radicalisme constaté dans la pratique religieuse, selon Mohamed Aïssa qui appelle à revenir à l'islam traditionnel. Mohamed Aïssa, a fustigé ceux qui s'autoproclament cheikhs et qui sont à l'origine des excès, extrémismes et radicalismes constatés dans la pratique religieuse. Certains se contentent d'aller acheter des livres et d'autres vont vers des chaînes de télévision ou le réseau Internet écouter des pseudo-cheikhs dont on ne connaît ni les capacités ni les affiliations, ce qui a donné lieu à des déviations, des excès, des extrémismes et des radicalismes dans la façon de pratiquer la religion musulmane», a précisé le ministre dans un prêche à la Grande mosquée de Paris hier vendredi. Il a ajouté que la pratique de la religion a été «dénaturée, dévoyée de la voie du juste milieu, celle enseignée par des maîtres et des imams et déviée de la trajectoire prophéticale», rappelant que Dieu le Tout puissant avait interpellé le prophète Mohamed (QSSL) à travers l'exemple de nations qui ont précédé l'islam en les mettant en garde contre l'exagération dans la pratique de la religion. Il indiqué, dans le même sens, que la religion musulmane a «cette aptitude à être dévoyée, à être déviée de sa trajectoire par l'ignorance, par des aventuriers et des gens qui voudraient quelquefois idéologiser la religion et l'instrumentaliser à des fins personnelles». Et c'est pour éviter ces dérives que Mohamed Aïssa a annoncé la semaine dernière la révision du système de formation des cadres de son secteur pour assurer un meilleur encadrement des mosquées et des structures qui y relèvent, et pour répondre aux exigences de la phase actuelle. Dans le but de former les imams et d'habiliter les cadres du secteur à mieux servir l'Islam et la société, une nouvelle spécialité dans l'enseignement supérieur (licence) sera d'ailleurs ouverte à partir de l'année prochaine. Le ministre a aussi évoqué la possibilité de renforcer la formation dans cette spécialité par des diplômes de master et de doctorat, qualifiant la formation pluridisciplinaire de «base» du civisme, indispensable pour l'adaptation aux exigences de la modernisation et la protection des mosquées. Mohamed Aïssa a souligné que le système de formation constituait un rempart contre les différents maux de la société, violations et courants religieux. Il a, dans ce sens, appelé les intellectuels, les chercheurs, les journalistes et les différents acteurs de la société à œuvrer pour la diffusion de la véritable image de l'Islam, à travers la consécration des valeurs de tolérance et d'acceptation de l'autre. Pour le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, les Oulémas d'Algérie ont tracé les fondements du référent religieux national. Ce «référent religieux, inspiré du saint Coran et de la sunna (conduite du prophète), est le rassembleur des Algériens», a ajouté Mohamed Aïssa saluant les sacrifices consentis par les aïeux, érudits et hommes de culte, qu'il «appartient de valoriser et de s'en inspirer», a-t-il recommandé.