Hobbies ■ Les jeunes des localités rurales n'ont plus, aujourd'hui, les mêmes loisirs auxquels s'adonnaient, à cœur joie, leurs semblables il y a seulement quelques années. L'arrivée des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC), notamment l'internet, la téléphonie mobile et les paraboles ont totalement mis fin à cette dynamique des jeunes des villages, qui se sont trouvés, eux aussi, «otages» des nouveaux moyens technologiques. Ces derniers ne sortent que rarement pour se rencontrer et s'adonner à des activités ludiques, puisque chacun d'entre eux est plongé dans son univers virtuel. Pour ceux qui disposent de clés internet, mises en place par les trois opérateurs de la téléphonie mobile, ils passent la majorité de leur temps sur les sites de socialisation, notamment facebook qui a connu un énorme succès en Algérie avec plus de quatre millions d'abonnés. Les autres préfèrent se diriger vers les centres urbains les plus proches où les cybercafés poussent, il faut le dire, comme des champignons ces derniers temps, au vu de leur importante rentabilité. D'autre part, avec la parabole dont dispose l'écrasante majorité des ménages en milieu rural, les jeunes ne ratent surtout pas l'occasion de suivre les rencontres de football des divers championnats européens et certains films ou documentaires de leur choix. Durant la journée, les villages renvoient cette image de lieux déserts. On ne rencontre que des personnes âgées au niveau des cafés maures et autres lieux de rencontres. Ce n'est, en effet, qu'en début de soirée qu'on peut apercevoir ces jeunes, certains au retour des villes et d'autres qui viennent de sortir de chez eux pour passer quelques instants en «plein air». Une apparition qui est, toutefois, éphémère puisque ces derniers ne tardent pas à rentrer encore chez eux pour regarder la télévision ou replonger encore dans le monde de la toile. Il y a quelques années, les stades de football, en dépit de leur état déplorable, n'arrivaient pas à contenir les groupes d'adolescents et des jeunes qui tenaient à y jouer. Des rencontres inter-villages intéressaient même les personnes âgées qui venaient assister et encourager leurs «représentants». Des images qui ont totalement disparu ces dernières années, en dépit de la réalisation des terrains de proximité dans la plupart des villages. Même lorsqu'ils se rencontrent, par hasard, les jeunes ne parlent que de l'internet et des matchs ou des films suivis à la télévision. Le monde rural est aujourd'hui plongé dans la morosité. «A l'époque, ceux qui jouaient au football et allaient à la chasse n'avaient pas d'autres moyens de loisirs. Aujourd'hui, on n'a plus besoin de salir nos vêtements dans la forêt ou nous exposer à des blessures en jouant sur des terrains dangereux», s'accordent à dire plusieurs adolescents et jeunes rencontrés au niveau de plusieurs villages du sud des wilayas de Tizi-Ouzou et de Bouira. Dans ces milieux ruraux, il arrive que des voisins ne se voient qu'une fois par semaine, voire plus ! Chacun a choisi son univers et n'éprouve aucun besoin de rencontrer les autres, ni à partager avec eux un loisir quelconque. Le monde rural a, donc, connu une mutation radicale au rythme de l'avancement technologique, un phénomène qui risque de s'accentuer davantage dans les années à venir...