Sous-estimation - L'Algérie compterait, selon les statistiques officielles, 4 540 décès par an causés par les accidents de la circulation. Un chiffre qui ne reflète cependant pas le nombre réel de morts sur nos routes. «L'Algérie recense uniquement les personnes décédées le jour de l'accident et non celles décédées ultérieurement des suites de leurs blessures», a expliqué hier, dimanche, le professeur Abderrahmane Benbouzid, ajoutant que les accidents de la route constituent la première cause de décès pour les hommes âgés de 15 à 25 ans. Le chef du service des urgences à l'hôpital de Ben Aknoun a, en outre, démenti les statistiques mondiales en la matière, selon lesquelles l'Algérie occupe la quatrième position pour ce qui est des décès causés par les accidents de la route. Ceci est «totalement faux», a-t-il dit, précisant que dans le monde, l'on recense plus d'un million de morts par an, soit un mort toutes les 90 secondes. Selon les statistiques du Centre national de prévention et de sécurité routière, l'Algérie a été, en effet, classée en 2013 au quatrième rang des pays arabes, en matière d'accidents de la circulation, avec un très triste bilan : 44 907 accidents ayant entraîné le décès de 4.540 personnes et fait 69 582 blessés. En attendant le bilan final de 2014, la Gendarmerie nationale a recensé 686 accidents de la circulation en neuf mois, impliquant uniquement des bus, des autocars et des taxis, faisant 236 morts, dont 28 enfants de moins de 14 ans, et 2 685 blessés. Ainsi, si le nombre de blessés a baissé de 10,98% entre 2013 et 2014, le nombre de décès a, en revanche, augmenté. Autrement dit, le nombre d'accidents a baissé de 14,04% entre les deux années, mais avec 14,01 % de décès en plus. Un autre bilan fait état de 51 morts et 597 blessés dans 336 accidents de la route en une semaine (du 25 novembre au 1er décembre) à travers tout le territoire national. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans les wilayas de M'sila et de Mostaganem avec 5 décès, suivies d'Alger, Aïn Defla et El Bayadh, avec 3 décès chacune. Pour le professeur Benbouzid, seule la mise en vigueur immédiate du permis à points pourrait mettre fin à ce phénomène. Ce dispositif est susceptible, selon lui, d'introduire un comportement nouveau qui ferait éviter au conducteur un nombre important d'infractions, outre l'application de sanctions strictes contre l'excès de vitesse. Cette dernière constitue la cause principale de la majorité des accidents de la circulation en Algérie. Présent à la journée d'étude sur les handicaps générés par les accidents de la route, le représentant de la Sûreté nationale, le commissaire divisionnaire Aïssa Naïli a dévoilé la stratégie arrêtée dans le but de réduire ou mettre fin à ces accidents. A commencer par les mesures de prévention, dont la sensibilisation continue aux dangers des accidents de la circulation constitue le principal axe de ce dispositif. La Sûreté nationale veille par ailleurs à l'application scrupuleuse de la loi avec près de 79 919 contraventions routières, 775 511 amendes forfaitaires et la mise à la fourrière de 61 358 véhicules en 2013.