Commerce ■ Gary Clark projetait d'ouvrir un magasin d'épicerie fine et de spiritueux, et à cet effet, il s'était attelé à la restauration d'un vieil immeuble. C'est alors qu'un défunt se manifesta à lui. Cet endroit qu'il avait choisi pour son commerce était hanté. Déplacements d'objets, lumières qui s'éteignent et s'allument toutes seules, bruits de pas, tantôt marchant, ou sautant comme si on dansait la gigue, ou bien une silhouette en plus de son ombre si d'aventure on se retournait... Clark et sa femme n'en crurent pas leurs yeux un jour, lorsqu'ils virent un homme se matérialiser entièrement sous leurs nez, se tourner pour se diriger droit dans un mur, et ensuite disparaître. Le fantôme avait l'air de quelqu'un de bien vivant. Il avait des cheveux poivre et sel, dépassait largement le mètre 80, pesait bien une centaine de kilos et avait de la brioche. Les manches longues de sa chemise en flannelle découvraient des mains énormes et son corps bien visible, quoique transparent, était revêtu d'une salopette grise. «La veille de l'inauguration, j'étais occupé à garnir les étagères situées au frais de bouteilles de vin. J'en avais une dans chaque main quand soudain, une force invisible heurta mon bras au niveau du coude et une bouteille de vin de prix tomba de son étagère pour se briser au sol. Cela ressemblait à un baptême dans les règles de l'art. Des objets se mettaient à bouger. Un paquet de chips défia toutes les lois de la physique et s'envola de son étagère pour aller atterrir au milieu de la pièce. [...] C'était très énervant et les choses ne faisaient qu'empirer.» Quelques jours plus tard, nouvel incident : «Après que cet homme eût payé, cette... chose, esprit, fantôme ou que sais-je, marcha tout près de moi ! Il n'y avait plus de clients dans le magasin. C'était quelqu'un de transparent qui marchait très vite, et qui est sorti en traversant le mur. Il ressemblait à cet homme aux cheveux gris que ma femme et moi avions vu auparavant. Mais après que je sois sorti, cette chose est revenue dans l'immeuble, du moins c'est ce que j'ai compris. Ma belle-sœur l'a vu. Elle était blanche comme un linge. Je lui demandai : Qu'est-ce qu'il y a ? Et elle a dit : «Je l'ai vu. Un fantôme ! Il est entré, est allé à la fenêtre et t'a regardé. Sa description correspondait exactement à notre homme. Et voilà que ça recommençait près de la caisse enregistreuse. Il y avait un bruit insolite. J'écoutai attentivement pendant une seconde. J'étais debout, à compter la monnaie, quand soudain, mes cheveux se dressèrent sur la nuque. Quelqu'un ou quelque chose se tenait debout derrière moi et faisait un bruit étrange. Juste avant que je me retourne... BAM ! Quelque chose me frappa au coude et douze ou quinze pièces de 25 cents s'envolèrent un peu partout ! [...] Je reconnais que j'avais peur. [...] Alors je rassemblais mon courage et dis : «S'il y a un esprit ici, qu'il me donne un signe. Si tu es agressif, ou une âme mauvaise, alors fous le camp d'ici ! Je ne veux rien à voir avec toi. Cesse de m'importuner. Si tu es gentil, ça ne me dérange pas que tu sois là mais arrête ces blagues de mauvais goût. Les gens qui travaillent pour moi, ainsi que moi-même, sommes bien embêtés par tous les dégâts que tu causes. Et nous ne sommes pas à armes égales. Il y a d'autres moyens pour nous faire savoir que tu es là. Montre-toi donc !» Il avait à peine fini de parler qu'un bruit infernal rompit ce silence bref mais pesant. A suivre