Résumé de la 7e partie n Quand il se réveilla, Scharkân se retrouva au milieu de la forêt, en pleine lune. Suivant le son merveilleux de voix mélodieuses, il découvrit onze belles jeune filles. «Elle s'avance ! La voici ! Voici ses joues, les fleurs roses de ses joues ! Je connais leur douceur et toute leur fraîcheur ! Vois de ses cheveux la boucle noire s'arrondir sur la candeur de son front ! C'est l'aile de la nuit qui se repose sur la sérénité du matin !» Et c'était celle dont Scharkân avait entendu la voix. Et elle parlait maintenant et elle disait en arabe, tout en riant, aux jeunes esclaves qui étaient entre ses mains : «Par le Messie ! Ce que vous faites là, petites dévergondées, est chose pas jolie et horrible même ! Si l'une de vous recommence encore, je la lierai avec sa ceinture et je la battrai !» Puis elle rit et dit : «Voyons, petites filles, qui de vous pourra me vaincre à la lutte ! Que celles d'entre vous qui veulent bien se lèvent et viennent avant le coucher de la lune et l'apparition du matin !» Alors l'une des jeunes filles se leva et voulut essayer de lutter avec sa maîtresse ; mais elle fut vite terrassée ; puis une deuxième et une troisième, et toutes également. Et comme la jeune femme triomphait et, pour prix de son triomphe, allait faire avec les jeunes filles ce qui devait être fait, soudain, de la forêt, sortit une vieille femme qui s'approcha du groupe gentil des jeunes lutteuses et s'adressa à la jeune victorieuse et lui dit : «Que vas-tu faire, ô libertine perverse, avec ces jeunes filles ? Et penses-tu donc avoir remporté un si beau triomphe en terrassant des jeunes filles sans force ? Si vraiment tu sais lutter, me voici devant toi ! Je suis vieille, mais je puis encore être ta maîtresse ! Viens donc ! à la lutte !» Alors la jeune victorieuse, quoique devenue pleine de fureur, se contint et sourit et dit à la vieille : «O ma maîtresse Mère-des-Calamités, par le Messie ! Veux-tu vraiment lutter avec moi, ou bien as-tu seulement voulu plaisanter ?» La vieille répondit : «Pas du tout ! C'est sérieux.» A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement. Quand vint la nuit, elle dit : Il m'est parvenu, ô Roi fortuné, que la vieille Mère-des-Calamités dit : «Pas du tout ! c'est sérieux.» Alors la belle victorieuse dit : «O ma maîtresse Mère-des-Calamités, si tu es vraiment de force à lutter, mon bras t'éprouvera !» Elle dit, et bondit vers la vieille que la colère étrangla à ces paroles, et dont tous les poils du corps se dressèrent comme les épines du hérisson. Et la vieille dit : «Par le Messie ! Nous ne lutterons ensemble que complètement nues !» Et la vieille libertine se dévêtit promptement de tous ses habits et défit son caleçon qu'elle rejeta loin d'elle, et s'entoura seulement la taille d'un mouchoir, au-dessus du nombril ; elle apparut ainsi dans toute l'horreur de sa laideur, et elle ressemblait à quelque serpent tacheté de noir et de blanc. Puis elle se tourna vers la jeune femme et lui dit : «Qu'attends-tu donc pour faire comme moi ?» Alors la jeune femme lentement s'étira et un à un enleva délicatement ses habits, et en dernier lieu son caleçon de soie immaculée. Et soudain les deux lutteuses s'enlacèrent en se courbant. Tout cela ! et Scharkân regardait, d?une part la laideur de la vieille, et il en riait ; et, de l?autre, les perfections de la jeune lutteuse aux membres d?harmonie. Et il leva la tête vers le ciel et demanda fervemment à Allah la victoire de la jeune sur la vieille. (à suivre...)