Impact ■ montée des eaux contraindra les habitants des régions menacées à migrer. D'ici 2050, 150 millions de personnes pourraient connaître ce sort, selon des estimations officielles. A vrai dire, les réfugiés climatiques existent depuis quelques années déjà. Les premiers ont été enregistrés entre 2002 et 2004 suite au déplacement du village de Lataw, sur les îles Torrès au Vanuatu, au beau milieu du Pacifique Sud, de plusieurs centaines de mètres pour le protéger des flots. Plantations de cocotiers inondées en permanence, habitations fragilisées, conditions de vie de plus en plus difficiles, les 70 villageois n'avaient pas d'autre choix que de quitter leur terre natale. Dans les années à venir, le nombre de ces émigrés d'un nouveau genre risque d'augmenter sensiblement avec l'élévation des températures et la fonte des glaciers ainsi que la montée des eaux qu'elle va induire. Ainsi, aux Etats-Unis d'Amérique, les autorités devront trouver une solution aux centaines de résidents de l'Etat de l'Alaska qui seront obligés de quitter leur village en raison de la montée des eaux. Selon hebdomadaire britannique The Observer, «à Newtok, la mer avance vers la terre ferme à une cadence effrénée : jusqu'à 27 mètres par an dans certaines zones !» Au rythme où vont les choses, ce village de Newtok sera sous les eaux à l'horizon 2017, a prévenu un rapport du corps des ingénieurs de l'armée américaine (COE) publié en 2009. Si les pays du monde ne prennent pas de décisions allant dans le sens de la réduction des émissions des gaz à effet de serre, il est presque certain que de nombreuses autres régions vont être complètement recouvertes d'eau. Il faudra alors trouver une terre d'accueil pour les habitants, ce qui ne sera pas chose facile sachant qu'un certain nombre de pays ne sont pas vraiment chauds à l'idée d'accueillir de nouveaux migrants. De plus, il n'existe pas pour le moment de statut de réfugié climatique à même de faciliter l'accueil des populations qui seront touchées de plein fouet par les changements climatiques. En effet, la Convention internationale relative au statut de réfugié ne reconnaît pas encore les victimes du climat. Même si la Nouvelle-Zélande a accordé, en août dernier, le droit de résidence à une famille de Tuvalu pour le motif de «menace de la montée des eaux due au changement climatique», il y a peu de chances que la décision fasse jurisprudence. Qu'à cela ne tienne, de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) militent actuellement en faveur de la mise en place d'une solidarité internationale adaptée à cette nouvelle forme de d'émigration.