Situation ■ À l'heure des bilans, le directeur technique national dresse celui d'une structure qui tente de rattraper le retard qu'accuse le football algérien, notamment en matière de formation. C'est la fin de l'année et c'est l'heure des bilans, comme on dit. Dans notre édition d'hier, on évoquait la place à laquelle a terminé notre équipe nationale sur le plan continental et les performances réalisées par les Verts durant le Mondial-2014 ainsi que lors des éliminatoires de la CAN-2015. Le succès des Verts ne saurait cacher la situation actuelle du football national qui se débat dans des problèmes inextricables que la DTN à elle seule ne pourrait résoudre en l'absence d'une stratégie de développement qui va de la base jusqu'au sommet. D'ailleurs, sans l'implication et la participation des clubs dans ce processus, on ne peut parler de formation, comme a tenu à le souligner Toufik Korichi, le DTN, qui a bien voulu nous dresser le bilan de la structure qu'il dirige. Pour lui, l'année 2014 a été très chargée, notamment en ce qui concerne la prise en charge, par la FAF, de la formation de pas moins de 4 500 entraîneurs et que 5 000 autres le seront durant l'année prochaine dans plusieurs spécialités. L'autre nouveauté sera certainement la formation d'une centaine de formateurs qui seront en charge des futurs centres de formation des clubs. «Effectivement, nous aurons, durant l'année 2015, à former 100 techniciens formateurs, soit 3 par club, pour les clubs des Ligues 1 et 2. C'est un passage obligé, d'autant que le financement de ces formations est à la charge de la FAF, à travers la DTN», dira Korichi. Pour se faire, la DTN devra recourir à des experts étrangers, comme le confirme Korichi : «Normalement, nous aurons des experts français pour nous accompagner dans le cadre de cette formation. Ce choix est beaucoup plus lié au facteur langue, en plus de la compétence.» Par ailleurs, le DTN a expliqué l'absence des sélections nationales de jeunes dans les différentes compétitions continentales par le faible niveau de ces dernières. «Il ne suffit pas de faire de la figuration ou participer juste pour participer. Ce n'est pas avec un volume de travail de deux heures par semaine, qu'on prétend former de bons joueurs d'avenir. Pour 2015, il a été décidé de ne pas prendre part et préparer plutôt les CAN-2017 pour les U17 et les U20. Dans cette perspective, il y a eu des prospections qui ont concerné 400 jeunes nés en 2000 et 2001, pour la future sélection des U17, et 450 jeunes autres nés en 1997-1998 pour la sélection des U20. Pour sa part, la sélection olympique poursuit sa préparation pour les éliminatoires des JO-2016 de Rio Janeiro», expliquera Korichi qui annonce plusieurs autres projets. Comme celui de réglementer la formation au niveau de certaines structures qui ont vu le jour ces dernières années. Selon le DTN, certaines ont trouvé un créneau porteur en obtenant un registre de commerce pour faire de la formation moyennant une rémunération, sans que cela obéisse à des normes ou une méthodologie validée par l'instance technique. L'autre chantier que prendrait en charge la DTN, est celui des anciens internationaux dont une quarantaine est déjà impliquée dans la prospection et le suivi des jeunes talents. «Mais cela ne suffit pas car de nos jours, le talent, le vécu et le fait d'avoir été un nom du football, ne font pas d'un ancien international, un entraîneur complet. Il faut donc passer par des formations bien adaptées aux exigences du football moderne», a tenu à préciser Korichi, à l'adresse de ce contingent des anciens passés par l'équipe nationale. A. Salah Bey La révélation Quand Saâdane crie à la marginalisation ! Il y a plus d'une année, on avait évoqué une rencontre entre le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, et l'ancien sélectionneur national, Rabah Saâdane, au cours de laquelle, ce dernier devait prendre en charge un projet dans le cadre d'une des missions de la DTN. Depuis, plus rien, et aucune suite n'a été donnée à ce soi-disant projet. Mais voilà que lors de la dernière émission de la chaîne Ennahar TV, «26 minutes avec Maâmar Djebbour», Saâdane a révélé qu'il était marginalisé depuis cinq ans, soit depuis avoir quitté son poste de sélectionneur après le Mondial-2010, et qu'il avait postulé au poste de DTN, sans résultat. Dans la foulée, cheikh Saâdane estime que la politique de la formation a échoué dans notre pays et que notre championnat ne produit plus de bons joueurs. Selon lui, il faut revoir carrément la stratégie de développement du football national pour espérer voir le football algérien se mettre sur la bonne voie.