Objectif ■ Dirigeants du monde entier, partis, syndicats, groupes religieux juifs, chrétiens, musulmans, associations, personnalités: tout semblait réuni pour faire de ce 11 janvier, avec sa «marche républicaine», un jour historique. Plus d'un million de personnes sont attendues dimanche à une marche historique contre le terrorisme à Paris après les attentats survenus en France. Avec en tête les familles des victimes, le cortège, sous haute protection policière avec des tireurs d'élite postés le long du parcours dans une capitale quadrillée par les forces de l'ordre, devait débuter à 14H00 GMT. Les mobilisations impressionnantes enregistrées hier dans les grandes villes de province - 700 000 personnes en tout, selon le ministère de l'Intérieur - semblaient augurer de chiffres encore plus forts dans la capitale. «Plusieurs centaines de milliers» de manifestants, a estimé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, «des millions», a avancé le Premier ministre Manuel Valls. A la présidence, on salue à la fois «la mobilisation internationale exceptionnelle» et l'«union nationale». «Ce sera une manifestation inouïe (...) qui doit être forte, digne, qui doit montrer la puissance et la dignité du peuple français qui va crier son amour de la liberté et de la tolérance», selon le Premier ministre français Manuel Valls. Il s'agit d'abord du «rassemblement du peuple français», a renchéri l'Elysée. M. Hollande accueillera aussi à l'Elysée les dirigeants internationaux et personnalités françaises, puis se rendra avec eux à la marche. Le défilé est prévu entre deux grandes places de l'est parisien, celles de la République et de la Nation, distantes de trois kilomètres. Suivront M. Hollande et les hôtes étrangers, puis les personnalités politiques françaises. Tous les partis politiques français seront là à l'exception du Front national, dont la présidente Marine Le Pen, dénonçant l'exclusion de sa formation d'extrême droite des préparatifs du rassemblement parisien, a appelé à manifester en province et non à Paris. M. Valls a promis des mesures de sécurité à la hauteur. Elles seront draconiennes, avec 2 200 hommes mobilisés, 10 stations de métro fermées, le stationnement des véhicules interdit. Cet immense rassemblement intervient alors que le plan de sécurité Vigipirate est à son niveau le plus élevé - «alerte attentat» - dans la région parisienne. Dans le cadre de ce plan, 2 000 policiers et 1 350 militaires protègeront en outre les sites sensibles à Paris et dans son agglomération: sièges des médias, lieux de culte, écoles confessionnelles, bâtiments publics, représentations diplomatiques. A la demande de François Hollande, très impopulaire mais au blason redoré par la fermeté avec laquelle il a géré la pire crise de son quinquennat, la classe politique, de la gauche au pouvoir à l'opposition de droite, a affiché une «union nationale» face au terrorisme. R. I. / Agences Lamamra représente l'Algérie L'Algérie sera représentée par le ministre des Affaires étrangères à la «marche républicaine» contre le terrorisme organisée ce dimanche à Paris. «Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, sera à la marche de Paris», a annoncé le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. Pour rappel, le président Abdelaziz Bouteflika avait condamné l'attentat contre Charlie Hebdo, le qualifiant d'«acte barbare», dans un message de condoléances à son homologue François Hollande. Près de 50 chefs d'Etat ou de gouvernement seront présents Participeront à la marche de ce dimanche huit présidents africains et les plus hauts dirigeants européens, d'Angela Merkel à David Cameron, de Mariano Rajoy à Jean-Claude Juncker. Le couple royal jordanien, le président palestinien Mahmoud Abbas étaient ainsi attendus à Paris pour se joindre à François Hollande à partir de 15h00 (14h00 GMT). De même que le président ukrainien Petro Porochenko et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Soit près de 50 chefs d'Etat ou de gouvernement. Le président américain Barack Obama ne sera en revanche pas à la «marche républicaine», pas plus que son chef de la diplomatie John Kerry. Les Etats-Unis seront représentés par leur ministre de la Justice.