De nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, dont David Cameron, Angela Merkel et autres Ibrahim Boubacar Keïta, battront le pavé, aujourd'hui à Paris, en signe de solidarité avec la France, meurtrie dans sa chair par les attaques et prises d'otages par des terroristes durant trois jours. La marche républicaine à laquelle a appelé le président français, François Hollande, au soir de l'attaque terroriste contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, en hommage aux victimes des attentats contre l'hebdomadaire et des otages tués, se transforme en une manifestation grandiose à laquelle prendront part des chefs d'Etat et de gouvernement de la planète pour témoigner leur solidarité avec la France. Cette participation internationale massive traduit la solidarité exprimée après les attaques terroristes qui ont tenu la France en haleine pendant plus de 48 heures. Ainsi, de nombreux dirigeants étrangers, de l'Allemande Angela Merkel au Britannique David Cameron, en passant par le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, participeront à "la marche républicaine" prévue aujourd'hui à Paris après l'attentat contre Charlie Hebdo. Parmi les personnalités européennes, l'on citera également le président du Conseil italien, Matteo Renzi, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen, Martin Schulz, et le président du Conseil européen, Donald Tusk, entoureront le président François Hollande. Sont également attendus dans la capitale française : le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, et le président ukrainien, Petro Porochenko. Le continent africain sera aussi représenté par les présidents malien, Ibrahim Boubacar Keïta, gabonais, Ali Bongo, et nigérien, Mahamadou Issoufou, et béninois, Thomas Boni Yayi. Outre les personnalités étrangères, participeront également l'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, et les ex-Premiers ministres, Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin. Le parti d'extrême droite, le Front national, s'estime exclu de "la marche républicaine" à Paris, mais plusieurs de ses responsables ont indiqué qu'ils manifesteraient dans les villes ou départements où ils sont élus. Le milieu associatif sera présent en force, ainsi que l'ensemble des autorités religieuses de l'Hexagone. Le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de l'islam de France, et l'UOIF (proche des Frères musulmans) ont appelé également "les citoyens de confession musulmane à rejoindre massivement" les marches. Pour sécuriser cette manifestation de grande envergure, quelque 500 militaires de plus vont être déployés à Paris et dans la région parisienne dans le cadre du plan de protection antiterroriste Vigipirate, a annoncé, hier, l'armée française. "Ce renfort de 500 militaires" en région parisienne "va se faire en deux vagues", a expliqué le porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Gilles Jaron. Les militaires, qui vont s'ajouter aux effectifs de police déjà déployés, seront 1 100 au total dès samedi et 1 350 aujourd'hui à Paris et sa région. Sur l'ensemble du territoire français, 1 900 militaires seront alors engagés, a-t-il précisé. Les autorités françaises ont décidé hier de maintenir à son plus haut niveau le plan antiterroriste dans la région parisienne et de renforcer les moyens en hommes par crainte de nouveaux attentats après ceux qui ont frappé Paris, ces derniers jours, et à la veille d'un rassemblement qui s'annonce massif pour dénoncer ces attaques. "Nous sommes, compte tenu du contexte, exposés à des risques. Il est donc important que le plan Vigipirate, qui a été rehaussé dans la région Île-de-France et qui fait l'objet de mesures particulières sur le reste du pays, soit conforté au cours des prochaines semaines", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, à l'issue d'une réunion de crise à l'Elysée. Six compagnies de CRS et escadrons de gendarmerie mobile, soit près de 500 hommes, ont déjà été envoyés en renfort, mercredi à Paris, après l'attentat contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, portant à 1 200 hommes environ le dispositif mobile Vigipirate dans la région. Dès jeudi, 350 soldats venant de plusieurs régions de France, dont des parachutistes, avaient aussi été déployés sur l'Île-de-France. C'est dire que tous les moyens seront mis en place pour sécuriser "cette marche républicaine", come l'a indiqué le Premier ministre français, Manuel Valls. M. T.