Chiffres ■ Les importations de produits pharmaceutiques se sont établies à 2,27 milliards de dollars durant les 11 premiers mois de 2014, contre 1,98 milliard de dollars à la même période de 2013. C'est dire que durant les deux dernières années, le budget consacré à l'approvisionnement en médicaments et consommables médicaux était en hausse. Ce qui a permis de satisfaire la demande des hôpitaux et surtout de réduire les pénuries. Cette année, malgré la baisse du prix du pétrole, «le budget alloué au secteur du médicament est en progression et avoisine les 100 milliards de dinars», a rassuré Hamou Hafed, directeur général de la Pharmacie au ministère de la Santé, dans une déclaration à la Chaîne III de la Radio nationale. Cependant, les autorités veulent réduire la facture d'importation, et ce, en soutenant la production nationale. La promotion de la production nationale du médicament est seule à pouvoir se substituer aux importations dont la réduction mène automatiquement à une autonomie. «C'est aussi un problème de sécurité du médicament à travers cette production nationale», a insisté le directeur général de la pharmacie au ministère de la Santé. La production nationale pharmaceutique est une industrie naissante, qui nécessite l'accompagnement et l'encouragement de l'Etat en vue de son développement. «Si les projets d'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique se concrétisent, ils permettront de placer l'Algérie en position de force non seulement pour couvrir le marché national mais surtout pour exporter», avait affirmé récemment le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie, Abdelouahed Kerrar. Il avait précisé qu'il existe actuellement des investissements «importants» dans le domaine, un nombre d'unités de production opérationnelles estimé à 70 et 117 projets en cours de réalisation ou des intentions d'investis-sement officiellement recensés. «Néanmoins, il existe un décalage entre ces ambitions et la formation, dès lors que l'approche de l'industrie pharmaceutique n'existe toujours pas de manière entière et universitaire», avait-il déploré. Le président de l'UNOP avait cité, à ce propos, l'absence de formation aux métiers de l'industrie pharmaceutique, dont les opérateurs sur la chaîne, la formation en assurance-qualité, ainsi que les inspecteurs de la qualité qui relèveraient du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière.