Résumé de la 16e partie ■ Le jeune frère de Si Abdelhamid est ébloui par la beauté et le sérieux de Nora. Il lui demande si elle est mariée. Karim posa un regard interrogateur sur Nora. — Alors, j'ai raison ou tort ? — Vous avez tort. — Ce n'est pas vrai ? — Si, si... Je vous assure que si ! — Incroyable ! Mais comment, Bon Dieu, une fille comme vous ne s'est-elle pas encore mariée ? N'ayant aucune envie de répondre à cette question qu'on lui avait posée des milliers de fois, elle fit mine de s'être rappelée quelque chose : — Oh ! Excusez-moi... Un petit moment, je dois régler un petit problème... Elle sortit du bureau et alla faire un petit tour dans l'immense couloir et les escaliers en colimaçon. Elle s'était dit qu'à son retour dans son bureau, elle trouverait Karim parti. Mais que lui voulait-il ? Dès qu'il l'eut vue, il lui sourit : — Ah ! Vous êtes enfin revenue... Je vais enfin entendre la réponse à ma question ? — La réponse à votre question ? Vous m'avez posé une question ? — Oui... — Laquelle ? — Est-ce que votre célibat a été un choix ? Elle le regarda interloquée avant de lui lancer : — Comment le célibat peut-il être un choix dans notre société ? On n'est ni en Suède ni aux Etats-Unis. Chez nous, toutes les femmes, à mon avis, y compris celles qui ne voudraient pas s'encombrer d'un homme aimeraient se marier. Ce n'est que dans le mariage qu'elles sont reconnues comme telles. Si elles sont célibataires, on les accablera de tous les maux diaboliques. Des maux qui très souvent n'existent que dans la tête des hommes. — Donc, vous êtes célibataire parce que votre mektoub comme on dit ne s'est pas encore manifesté. — Pourquoi utiliser un langage édulcoré, à la limite hypocrite, qui ne veut rien dire ? — J'ai utilisé un langage hypocrite ? — Oui. Dites plutôt que je ne suis pas mariée parce que personne n'a voulu de moi. Karim regarda Nora avec des yeux dilatés par la surprise. — Vous savez, c'est la première fois que je rencontre une fille parlant avec une telle franchise. La plupart des filles célibataires que j'ai eu l'occasion de côtoyer, quand elles se confient au sujet de leur condition, racontent qu'elles n'ont pas voulu se marier parce que nos hommes ne connaissent pas la valeur de la femme et patati et patata... — Moi, je ne suis pas hypocrite. J'aurais bien voulu avoir un mari et des enfants... je pense que c'est le rêve de toutes les femmes jouissant de toutes leurs facultés mentales. A suivre