Résumé de la 3e partie ■ Peter Clark vient de prendre sa décision. Il a décidé de se lancer dans l'escroquerie à l'assurance. OK, OK. Bien sûr je n'ai laissé aucune trace de ma visite. Lemmon agite ses mains gantées : — Vous voyez ? Peter Clark répond simplement : — Je sais que vous avez des gants... 15 août 1963. Peter Clark est seul dans le living en train d'écouter la radio. II n'a jamais été spécialement amateur de programmes radiophoniques, mais étant aveugle, c'est ce qu'il doit faire logiquement. Les rideaux sont bien tirés et il a fait changer la clé. Le détective n'est pas à craindre pour l'instant. Aussi, le confiseur s'accorde un moment de détente. II lit la page sportive du journal qu'Emily a laissé traîner sur la table. II tourne le dos à la porte et le bruit de la radio l'a empêché d'entendre la porte s'ouvrir. Un cri retentit derrière lui. — Peter ! Peter Clark se retourne. Emily se tient devant lui, le visage décomposé. II serait absurde de nier. — Ecoute, Emily. Je vais t'expliquer... Emily a retrouvé ses esprits. — C'était donc vrai ? C'était lui qui avait raison et toi qui mentais ! Tu es un escroc ! J'ai épousé un escroc ! Peter Clark s'approche de sa femme d'une démarche normale de voyant. Il la prend dans ses bras. — Je vais tout te raconter... Et il lui dit tout. Il était réellement aveugle la première fois ; ce n'est pas l'appât du gain qui l'a décidé, quand il a recouvré la vue, mais la perspective de voir l'odieux individu triompher. Elle doit le croire, il est prêt à tout pour qu'elle le croie ! Il a une illumination soudaine. — Tiens ! Pour te le prouver, les cinquante mille dollars, si nous les avons, je jure de les donner à tes bonnes œuvres. — C'est vrai ? — Aussi vrai que je te vois... Emily Clark renifle et s'essuie les yeux avec son mouchoir. — Je te crois, Peter. Mais jouer la comédie, moi je ne pourrai pas. Le détective des assurances est tout le temps à rôder par ici, — Pars. Va habiter chez ta sœur. — Il va avoir des soupçons. II va m'interroger et je vais me trahir. — Il ne te retrouvera jamais là-bas... Bien sûr que si : Richard Lemmon retrouve la trace de Mme Clark ! Il ya passé des jours et des jours, mais il a fini par découvrir sa retraite : le pavillon de sa sœur, dans une bourgade du Vermont, au nord-est des Etats-Unis. Il était temps pour lui, car nous sommes le 10 octobre 1963 et dans cinq jours il faudra payer... Lorsqu'il sonne, il a la chance que ce soit Emily elle-même qui lui ouvre. A sa vue, elle pousse un cri et tente de refermer la porte, mais il la bloque avec le pied. — Ne soyez pas si nerveuse, chère madame. Je ne vous veux aucun mal. — Qu'est-ce que vous me voulez, alors ? — Vous poser une question. Pourquoi avez-vous quitté votre mari ? — Je n'ai pas à vous répondre. Allez-vous-en ! — Si vous ne me répondez pas, j'en conclurai que vous êtes partie parce que vous avez découvert qu'il n'était pas aveugle. — Concluez ce que vous voudrez. — Ce sera noté dans mon rapport et cela peut être une cause d'annulation du versement. Emily Clark ne sait pas si ce qu'il dit est vrai ou non. Mais dans le doute, elle doit répondre quelque chose, trouver une raison plausible à son comportement. — Je... je ne pouvais plus m'occuper d'un aveugle. C'était au-dessus de mes forces. — Vous voulez dire que vous avez abandonné votre mari parce qu'il est devenu infirme ? Vous, dont la charité et le dévouement sont connus dans toute la ville ? A suivre