Résumé de la 1re partie ■ Le doute plane sur le décès d'Honoré Duval. Avant de partir pour la Côte d'Azur, il commence par se renseigner sur le passé d'Honoré Duval. Il pense qu'il pourra peut-être apprendre quelque chose d'intéressant. Et il n'a pas tort, car le casier judiciaire du client n'est pas vierge, loin de là. Il a été mêlé à plusieurs trafics louches en AfriqueEquatoriale française, qui lui ont valu deux ans de prison avec sursis. Il est même fiché à Interpol car il s'était réfugié quelque temps au Nigeria britannique et un mandat d'arrêt international avait été lancé contre lui. Louis Bertin prend le train pour Nice, le 15 août 1947. Il sent qu'il est sur une grosse affaire. Honoré Duval est mort, c'est la seule certitude. Mais dans quelles circonstances ? C'est tout le problème. Sans doute, comme le suggérait le directeur, s'agit-il d'un empoisonnement. C'est à lui de le prouver. Il lui faudra agir avec perspicacité, mais en même temps, avec tact... Arrivé à Nice, le jeune détective se rend directement à la villa qu'occupaient les Duval. C'est vrai qu'il fait chaud. Il est trempé de sueur des pieds à la tête quand il se présente, après un quart d'heure de marche, à l'adresse indiquée. Une femme d'une trentaine d'années lui ouvre. Malgré la canicule, elle est vêtue d'une robe noire très stricte. Elle a un visage bouleversé. Louis Bertin se sent mal à l'aise. Sa fougue initiale s'émousse un peu. Dans le fond, il s'agit peut-être, tout simplement, d'un drame affreux, d'une femme qui vient de perdre son mari dès le début de son voyage de noces... Le détective parle d'une voix respectueuse. — Je suis désolé, madame, de vous déranger dans ces circonstances tragiques, mais la compagnie d'assurances m'envoie pour les formalités d'usage. La veuve l'engage à entrer d'un geste indifférent. Le jeune détective ressent une impression de malaise en pénétrant dans cette villa aux volets tirés. Il y règne une atmosphère lugubre alors que dehors ce sont les vacances, le soleil, la vie insouciante. Il se sent coupable de troubler cette douleur. Il a définitivement perdu son enthousiasme du début. Pourtant il se ressaisit: il doit faire son métier. — Madame, je suis obligé, pour ma compagnie, de vous demander dans quelles circonstances est mort votre mari. Bernadette Duval fait un gros effort sur ellemême. Elle parle d'une voix sans timbre, presque mécanique. — C'était il y a trois jours. En revenant de la plage, Honoré s'est soudain senti mal. Il s'est couché, j'ai appelé le docteur. Il a diagnostiqué une insolation. En partant, le docteur m'a confié qu'il était très inquiet et que si l'état de mon mari ne s'améliorait pas rapidement, il faudrait le conduire à l'hôpital. Seulement, trois heures plus tard, Honoré était mort. J'ai appelé de nouveau le médecin qui n'a pu que constater le décès. Honoré a été enterré hier au cimetière de Nice. Mme Duval étouffe un sanglot. — Maintenant laissez-moi, je vous en prie... Louis Bertin n'a plus qu'à prendre congé. Non, décidément, l'affaire ne se présente pas comme il l'avait supposé. Honoré Duval semble bien mort d'une insolation. Pourtant, comme il est consciencieux, avant de rentrer à Paris, le détective se décide à aller trouver le médecin qui a signé le certificat de décès. Celui-ci le reçoit d'assez mauvaise grâce. — Que voulez-vous que je vous dise ? Cette personne est morte d'insolation, un point c'est tout. Le détective se permet une question. — Et vous êtes certain qu'il ne pourrait pas s'agir d'un empoisonnement ? A Suivre