Détermination ■ Les travailleurs comptent entamer une grève de la faim le 15 du mois de février en cours pour forcer l'administration à engager un dialogue à même de résoudre le conflit. Les travailleurs de l'entreprise publique économique (EPE) spécialisée dans la confection de chemises, chemisettes et articles de travail divers, dite Chemiserie du centre et implantée à Larbâa Nath Irathen, à 25 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, ne semblent pas près de voir le bout du tunnel. En effet, après six mois de conflit qui oppose les travailleurs, dont le nombre avoisine les 200, à la direction de ladite entreprise, la situation s'achemine vers le pourrissement. Les ouvriers, dont la majorité sont des chefs de famille restés sans salaire depuis tout ce temps, ne savent plus à quel saint se vouer et redoutent même la fermeture de cette usine. Après une aussi longue attente des travailleurs qui estiment ne revendiquer que «leurs droits légitimes», ces derniers comptent entamer une grève de la faim le 15 février pour forcer l'administration à engager un dialogue à même de résoudre le conflit. Il est important de rappeler que les syndicalistes, sous la houlette de l'UGTA, soutenus par une partie des travailleurs de l'entreprise avaient entamé un mouvement de protestation le 21 juillet dernier afin de dénoncer les mauvaises conditions socioprofessionnelles et de demander, par là même, le départ du directeur de cette unité de production et de son adjoint. Les protestataires à travers leur plateforme de revendications, avaient dénoncé «leur exploitation» et «le travail sous la menace» dont ils disent être victimes depuis l'arrivée du directeur en poste depuis 2003 et demandaient par la même occasion la régularisation des week-ends travaillés depuis 2003 jusqu'à la période où le week-end a subi une modification, du prélèvement sur salaire de deux jours de congé payé, traduit à tort en retenue d'absence et de l'IEP avec effet rétroactif, la titularisation de tous les employés ayant plus de trois années d'expérience, l'amélioration des salaires du personnel en préretraite et un contrat de fidélité pour les agents qui partent en formation à l'étranger. Cependant, une autre partie des travailleurs avait dès le départ soutenu le directeur et son adjoint, reconnaissant en eux de véritables gestionnaires qui ont remis sur rails leur entreprise. Dans une déclaration rendue publique après une semaine de grève, ces derniers s'étaient, pour rappel, démarqués de ce mouvement de protestation et ont demandé la reprise de l'activité. Les signataires du document, 105 travailleurs au total, avaient assuré que «le mouvement de grève n'a rien à voir avec la revendication syndicale» tout en estimant que cette «revendication à caractère abusif» est un acte isolé d'un groupuscule d'employés, des agents de sécurité, qui empêchent leurs collègues de se rendre à leurs postes de travail. «Nous nous démarquons énergiquement du comportement d'un groupe d'employés qui déstabilisent l'entreprise à des fins purement personnelles... l'avenir de l'entreprise est en danger... la perte continue des marchés à cause des retards dans la réalisation des contrats», écrivaient-ils plus loin. Ce conflit a fini par diviser les employés, entre partisans du directeur qui disent être empêchés de rejoindre leurs postes de travail, et travailleurs grévistes qui ne reculent devant rien pour faire valoir leurs droits, cela au moment où l'entreprise risque la fermeture.