L'antenne de la Chemiserie du Centre de Larbaâ Nath Irathen, à 25 km au sud-est de Tizi Ouzou, est fermée depuis le 21 juillet dernier, à la suite d'un conflit, né entre des travailleuses et travailleurs, notamment les représentantes de la section syndicale UGTA, et la direction de cette Entreprise publique économique (EPE). Le déclenchement de la grève illimitée a été décidé à la suite de «la sourde oreille» de la direction de l'entreprise quant aux revendications exposées dès le début de l'année en cours par les grévistes dans une plateforme de 13 points, dont la réintégration de quatre syndicalistes frappées de mises à pied et de suspension de leurs postes de travail «sans motifs valables», disent les concernées, le paiement de leurs droits pour les journées travaillées pendant les week-ends de 2003 à 2009. Une marche de protestation, soutenue par des familles des grévistes et des citoyens de la région de Larbaâ Nath Irathen, a même été organisée le 11 août dernier. Elle a eu lieu depuis l'unité de confection jusqu'au tribunal de ce chef-lieu de daïra au lendemain de la réquisition des services de police pour ouvrir l'antenne après «gain de cause» obtenu par la direction qui avait préalablement déposé plainte contre la «fermeture illégale» de l'unité et le «refus de travailler» de certains agents, etc. Par prudence et pour ne pas envenimer davantage les choses, les services de sécurité, accompagnés d'un huissier de justice, nous a-t-on appris, ont préféré attendre l'avènement d'une solution définitive et appropriée. Pendant ce temps, les grévistes persistent dans leur position en maintenant la fermeture de l'entreprise, tout en affirmant qu'elles souhaitent elles aussi, la remise au travail de l'entreprise, et qu'elles «apporteraient toute l'énergie nécessaire pour ce faire, mais pas dans la négation de nos droits…», clament les intéressées syndicalistes. Ces dernières ont émis, au début de la première décade de septembre courant, à travers un député, une demande «d'envoi sur les lieux d'une commission d'enquête» relevant des ministères concernés. Parallèlement, des dizaines d'autres travailleuses disent se «démarquer» de la décision de la grève, susceptible de «mettre en danger l'avenir de l'unité à cause des retards dans la réalisation des contrats et inévitablement la perte de marchés», ont lancé une pétition tout en saisissant les autorités compétentes pour «remettre en fonction» leur outil de travail. Concernant la plateforme de revendications, les travailleuses qui s'opposent à la grève, indiquent que cette «plateforme, conçue et déposée par l'ensemble des employées, avant l'installation de la section syndicale, avait été satisfaite quelques mois plus tard». Devant cet imbroglio, une chose est impérative ; l'UGTA, ainsi que les autorités compétentes, doivent intervenir d'urgence pour contribuer à l'apport d'une solution appropriée, de sorte «à sauver les emplois et à préserver cette entreprise, gagne pain de près de 200 travailleuses et travailleurs, en majorité mères et chefs de familles aux conditions sociales précaires», indique M. Youcef Lateb, président de l'Union locale UGTA de la zone industrielle «Aïssat Idir», appelant à «un dialogue de sincérité entre toutes les parties pour mettre fin aux entraves de l'exercice du droit syndical et aux convocations des employées devant le tribunal».