Projet ■ Un plan visant à protéger les ouvrages d'art des différents risques naturels est en cours d'élaboration. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan, le comité de l'environnement et du développement durable au niveau du ministère des Travaux publics prépare une enquête nationale visant à identifier les risques qui menacent les ouvrages d'art (barrages, ponts, tunnels, quais, etc.), à évaluer leurs impacts et à étudier les différents scénarios d'intervention sur la base d'une cartographie de risques. Ce plan prendra en charge «sérieusement les phénomènes sismique, géotechnique comme les glissements de terrain, hydroclimatique telles que les inondations ainsi que la désertification et l'ensablement, selon le directeur de la recherche et de la prospective au ministère des Travaux publics. Abdelbaki Louahdi a souligné qu'il s'agit d'un plan évolutif en fonction de l'évolution des phénomènes naturels. Avant sa mise en œuvre vers fin 2016, le plan fera l'objet d'une vaste consultation auprès des différents départements concernés notamment les ministères de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, et celui l'Intérieur et des Collectivités locales. M. Louahdi a mis l'accent, par ailleurs, sur le rôle de la recherche scientifique dans l'encadrement chargé de la gestion des risques naturels ajoutant que 11 conventions ont été signées dans ce cadre avec des universités et des grandes écoles algériennes. De son côté, le directeur de l'Ecole nationale supérieure des travaux publics (ENSTP) présent lui aussi à la journée d'études sur le comportement des barrages face aux séismes, a souligné la nécessité d'analyser le comportement des barrages face aux séismes expliquant que ces ouvrages d'art subissaient au cours de leur exploitation des dommages qu'il faut détecter rapidement. «Plusieurs paramètres interviennent tout au long de la vie d'un ouvrage d'art : le climat, l'utilisation et les matériaux de construction. Il convient donc de renforcer les mesures techniques visant à suivre son comportement aux phénomènes naturels et de veiller sur ses performances», a noté M. Mahmoud Bensaibi. Le directeur de l'ENSTP, qui a abrité cette journée technique, a appelé également à l'élaboration d'un règlement parasismique algérien spécifique aux barrages. Le séisme reste la principale catastrophe à laquelle est exposée l'Algérie. Et la question qui se pose et s'impose, sommes nous suffisamment préparés pour faire face à ce danger ? Depuis le séisme d'El-Asnam en 1980, des rapports ont été établis, des recommandations ont été faites mais hélas en 2003 le séisme de Zemmouri est venu nous rappeler que nous n'avons pas bien capitalisé l'expérience d'El-Asnam. Le plan visant à protéger les ouvrages d'art en cours d'élaboration serait une première. Une prise de conscience tardive, mais qui pourrait contribuer s'il venait à être adopté à minimiser les risques réels qu'encourent certains de ces ouvrages et à sauver nos villes d'une véritable catastrophe.