Nos barrages sont construits dans les normes strictes et mondialement admises Les barrages de Koudiet Acerdoune et de Taksebt, ainsi que l'aérogare Houari-Boumediene ont subi des «essais de vibrations». Hier, au bout d'une journée d'étude sur le comportement des barrages face aux séismes, des experts internationaux et des universitaires algériens ont «ausculté» ces ouvrages d'art. Le verdict coule de source, il a été sans appel: d'abord rassurant car nos barrages sont construits dans les normes strictes et mondialement admises. Ensuite, les barrages algériens ne céderont pas aux séismes. Voilà donc qui conforte le département des ressources en eau ainsi que l'Anbt, et rassure les citoyens quelque peu affolés ces derniers jours par des déclarations annonçant «que la majorité des barrages sont menacés d'effondrement».On ne peut plus clair, la journée d'hier intervient donc comme une mise au point aux scenarii catastrophistes diffusés sur ces ouvrages d'art, on ne sait pour quels desseins. Cela étant, «un barrage est avant tout un ouvrage humain. S'il est bien conçu et les règles stratégiques de construction bien respectées, sa durées de vie est d'environ un siècle, voire plus», dixit Bernard Tardieu, président de la Commission «énergie et changement climatique» au sein de l'Académie des technologies et mombre du Comité des experts de connaissance des Energies de France. Cet expert français émérite dans le domaine de l'hydroélectricité, des barrages, des canaux et du génie civil des centrales nucléaires, était hier l'invité de l'Ecole nationale supérieure des travaux publics (Enstp) à cette «Journée d'étude sur le comportement des barrages face aux séismes». C'est là une journée d'étude bien à propos, sachant que la plupart des barrages algériens sont construits sur la bande tectonique Toute la côte nord de l'Algérie se trouve sur cette bande des plus propices aux tremblements de terre. Cette zone est classée parmi les zones les plus actives, «sismologiquement» parlant. C'est partant de ces données d'ailleurs, qu'un plan visant à protéger les ouvrages d'art des différents risques naturels est en cours d'élaboration, selon le directeur de la recherche et de la prospective au ministère des Travaux publics Abdelbaki Louahdi, ajoutant que cet outil sera opérationnel fin 2016. Dans le cadre de la mise en oeuvre de ce plan, le comité de l'environnement et du développement durable au niveau du ministère, prépare une enquête nationale visant à identifier les risques qui menacent les ouvrages d'art (barrages, ponts, tunnels, quais, etc.), à évaluer leur impact et à étudier les différents scénari d'intervention sur la base d'une cartographie de risques, a-t-il précisé. Ce plan prendra en charge «sérieusement» les phénomènes sismiques, géotechniques comme les glissements de terrains, hydroclimatiques telles les inondations ainsi que la désertification et l'ensablement selon le même responsable qui a souligné qu'il s'agit d'un plan évolutif en fonction de l'évolution des phénomènes naturels. Avant sa mise en oeuvre vers fin 2016, le plan fera l'objet d'une vaste consultation auprès des différents départements concernés notamment les ministères de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, et celui de l'Intérieur et des Collectivités locales. M.Louahdi a mis l'accent, par ailleurs, sur le rôle de la recherche scientifique, de l'encadrement chargé de la gestion des risques naturels ajoutant que 11 conventions ont été signées dans ce cadre avec des universités et de grandes écoles algériennes. De son côté, le directeur de l'Ecole nationale supérieure des travaux publics (Enstp), Mahmoud Bensaïbi a souligné la nécessité d'analyser le comportement des barrages face aux séismes expliquant que ces ouvrages d'art subissaient au cours de leur exploitation des dommages qu'il faut détecter rapidement. «Plusieurs paramètres interviennent tout au long de la vie d'un ouvrage d'art: le climat, l'utilisation et les matériaux de construction. Il convient donc de renforcer les mesures techniques visant à suivre son comportement aux phénomènes naturels et de veiller sur ses performances», a-t-il noté. Les participants à cette journée étaient d'abord les étudiants de l'Ecole et des experts en la matière venus de divers horizons. (Universités nationales, antennes urbaines des ministères des Travaux publics (MTP) et des Ressources en eau (MRE), notamment l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt)... Après avoir présenté une «Introduction au monde des barrages», Bernard Tardieu a développé le thème de «Comportement dynamique d'un barrage arqué» face à une telle catastrophe naturelle.