Visées ■ La sous-directrice de la prévention au ministère de la Santé, Djamila Nedir, a souligné les objectifs de la Stratégie nationale de lutte contre les facteurs de risque de maladies chroniques (2015-2019). Il s'agirait notamment de la lutte contre le tabagisme, conformément à la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, ratifiée par l'Algérie en 2006. La même responsable a déploré la non-application des lois interdisant le tabagisme dans les lieux publics mettant en avant les efforts du ministère de la Santé pour l'élargissement des centres de sevrage taba-gique à travers le territoire national et la mise en place de systèmes de contrôle afin de recenser le nombre exact de fumeurs en Algérie. La responsable a rappelé que la décision d'augmenter la taxe sur le tabac faisait suite aux mises en garde pressantes des spécialistes de la santé formant le vœu que les recettes de cet impôt soient versées au fonds de prise en charge du cancer. Elle a appelé en outre le ministère du Commerce à appliquer la mesure contenue dans la Stratégie nationale de lutte contre les facteurs de risque de ma-ladies chroniques et portant interdiction de vente ou de publicité sur le tabac dans les kiosques. Mustapha Moussaoui, membre de l'association El Badr d'aide aux cancéreux de la wilaya de Blida, a affirmé, par ailleurs, que le tabac était à l'origine de 9 cancers sur 10, notamment le cancer des poumons avec 15000 cas par an sur un total de 50 000 nouveaux cas de cancer enregistrés en Algérie. Pour lui, l'augmentation de la taxe sur le tabac doit être assortie de campagnes de prévention et de sensibilisation et de mesures interdisant la vente de cigarettes par unité. Ce procédé encourage, selon lui, le client à fumer quel que soit le prix du paquet de cigarettes. Il a souligné, par ailleurs, la nécessité de doter les centres de sevrage tabagique de spécialistes et de former le corps paramédical travaillant dans ces centres. Le président de la commission des finances à l'Assemblée populaire nationale (APN), Benrabah Zenbar, a, quant à lui, affirmé que la hausse de 10% de la taxe sur le tabac dans la nouvelle loi de finances s'inscrivait dans le cadre des efforts et des mesures préventives de l'Etat, préconisant la mise en place de méthodes pédagogiques idoines à même d'encourager le citoyen à arrêter de fumer. Le Pr Messaoud Zitouni, qui a été chargé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, du suivi et de l'évaluation du Plan national de lutte contre le cancer 2015-2019, avait annoncé, en présentant le plan lors d'une journée parlementaire au Conseil de la nation, que la lutte antitabac figurait parmi les axes fondamentaux de prévention contre le cancer et les maladies non transmissibles. F.H.