La Journée mondiale sans tabac célébrée hier a été l'occasion pour le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière de prôner des mesures sévères à l'encontre du non-respect des lois qui interdisent de fumer dans des lieux publics. C'est ce qui est prévu dans le cadre d'une stratégie nationale de lutte antitabac 2009-2013, élaborée par le département de Saïd Barkat, et qui sera présentée dans les prochains jours. Cette annonce a été faite hier par le Dr Mohamed Ouahdi, directeur de la prévention au ministère de la Santé, lors d'une rencontre organisée à l'Institut national de santé publique (INSP). Selon lui, cette stratégie prévoit aussi l'augmentation des prix des cigarettes ainsi que leurs taxes. Ce sont là des armes efficaces pour dissuader les fumeurs, a indiqué le professeur Salim Nafti, responsable du service des maladies de phtisiologie et de pneumologie à l'hôpital Mustapha Pacha. Selon ce spécialiste qui est en même temps membre du comité national ayant préparé la stratégie antitabac, le but de cette dernière est de faire baisser le taux de fumeurs en Algérie à 10%. Le professeur Salim Nafti a fait part à ce propos de l'ouverture de 150 centres de prise en charge de sevrage tabagique à l'échelle nationale, ainsi que de la formation de 120 médecins. «Le tabagisme est à l'origine de maladies graves», a affirmé le Pr Habib Douagui, chef de service pneumologie, allergologie, à l'hôpital de Beni Messous qui a mis en exergue la nécessité de renforcer la sensibilisation aux dangers du tabac. Il a souligné que le cancer des poumons vient au premier rang des pathologies causées par la cigarette, suivi d'autres maladies tout aussi redoutables comme les cancers de la bouche, de l'œsophage, de la vessie, du pancréas et du col de l'utérus. Le tabac est également lié à des maladies cardio-vasculaires. «La cigarette tue chaque année 5 millions de personnes dans le monde», alerte le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé, a révélé par ailleurs le représentant du bureau d'OMS-Algérie, M. Toufik Salhi. «Si aucune mesure n'est prise, on aura dénombré plus de huit millions de décès attribuables au tabac d'ici à 2030», a-t-il averti. Selon lui, «les mises en garde sanitaires illustrées sur tous les paquets de tabac se sont révélées efficaces dans les pays où elles sont obligatoires». A. B.