Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a établi une stratégie nationale de lutte antitabac 2009-2013, qu'il présentera dans les prochains jours, a annoncé hier le Dr Mohamed Ouahdi, directeur de la prévention au ministère. Il a affirmé, lors d'une rencontre organisée à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le tabac qui coïncide avec le 31 mai de chaque année, que cette stratégie prévoit des sanctions sévères pour le non-respect des lois interdisant de fumer dans les lieux publics. La stratégie prévoit également, a-t-il ajouté, l'augmentation des prix des cigarettes ainsi que leurs taxes. Le responsable du service des maladies de phtisiologie et de pneumologie à l'hôpital Mustapha Pacha, le Pr Salim Nafti a, pour sa part, annoncé l'ouverture de 150 centres de prise en charge de sevrage tabagique à l'échelle nationale. Il a révélé, à ce propos, la formation de 120 médecins à l'échelle nationale pour travailler dans ces centres, mettant en évidence la stratégie nationale de lutte antitabac. Le Pr Nafti, membre du comité national ayant préparé la stratégie, a déclaré que parmi les buts principaux de cette dernière est la baisse du taux de fumeurs en Algérie à 10%. De son côté, le Pr Habib Douagui, chef de service pneumologie, allergologie clinique à l'hôpital Beni Messous a insisté sur la nécessité de renforcer la sensibilisation sur les dangers du tabac. Il a présenté, dans ce sens, des chiffres sur le nombre de maladies causées par la cigarette, qu'il a qualifiés de «choquants», affirmant que le cancer des poumons prend la première place avec un taux de 90%. La cigarette cause également le cancer de la bouche avec un taux de 74%, de l'œsophage (53%), de la vessie (50%), du pancréas (38%), du col de l'utérus (6%), a précisé le Pr Douaghi, rappelant que la cigarette cause aussi des maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, le représentant du bureau l'OMS-Algérie, Toufik Salhi, a souligné que le tabagisme est à l'origine de cancers du poumon, de cardiopathies et d'autres pathologies qui tuent plus de 5 millions de personnes annuellement. «Si aucune mesure n'est prise, on aura dénombré plus de huit millions de décès attribuables au tabac d'ici 2030», a-t-il indiqué. «Le tabagisme est un facteur de risque pour six des huit premières causes de décès dans le monde», a-t-il averti, relevant cependant que les mises en garde sanitaires illustrées sur tous les paquets de tabac se sont révélées efficaces dans les pays où elles sont obligatoires.